TUNIS – UN/Agences – C’est un bras-de-fer qui s’installe, entre le président français, Emmanuel Macron, et la junte qui a pris le pouvoir au Niger, après l’ultimatum qu’elle a donné à l’ambassadeur de l’Hexagone, pour quitter Niamey.
L’ambassadeur Sylvain Itté «va rester en poste malgré l’ultimatum, les pressions et les intimidations», a défendu Emmanuel Macron, dans un discours meublé d’improvisations et ayant duré près de 2h à la faveur de la «Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs» qui marque la rentrée diplomatique 2023 en France. Il a dans la foulée rappelé que Paris va dorénavant «s’appuyer sur des forces régionales permettant d’assurer la sécurité en Afrique comme le Bénin et le Kenya», forces qui en ont fait la demande.
«Le Président Bazoum a fait des réformes audacieuses, il est courageux et est pleinement engagé sur l’agenda international (…) Paris est engagée sur des engagements courageux et fermes. Nous restons engagés auprès de Bazoum et soutenons la CEDEAO. Ni paternalisme ni faiblesse. Il ne faut pas nourrir une épidémie de putschs au Sahel et en Afrique de l’ouest», s’est encore justifié le dirigeant français. En allant au-devant des conséquences d’une faiblesse de la communauté internationale et de la CEDEAO vis-à-vis du putsch du 26 juillet, et d’une épidémie de coups d’Etat en Afrique occidentale.
L’ultimatum de 48h donné par les autorités nigériennes à l’ambassadeur Sylvain Itté pour diverses «inconduites diplomatiques» a expiré dans la soirée de ce 27 aout. Le pouvoir du CNSP (militaires au pouvoir au Niger) a dénoncé début aout 2023 les accords militaires liant Niamey à Paris depuis un demi-siècle, en demandant le départ des 1.500 soldats français du Niger d’ici le 3 septembre prochain.