TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie est dans le pétrin et on ne peut pas le nier… surtout qu’elle n’est pas prise en compte dans les calculs des puissances mondiales et la nouvelle configuration du nouvel ordre mondial comme tracé par les grandes puissances qu’elles soient de l’Ouest ou de l’Est.
Lâché par les structures financières mondiales, ses « voisins », ses « frères arabes » et ses partenaires traditionnels qui ont d’autres chats à fouetter, le pays navigue à vue, en voulant faire croire qu’il « compte sortir de cette crise » par ses propres moyens.
Ce n’est pas le pays, seulement, qui est exsangue… le citoyen, les secteurs d’activités et le secteur bancaire le sont, aussi… et à voir le nouveau projet de loi de finances (PLF), en cours d’examen ne prête pas à l’optimisme, avec le bombardement de tous les domaines qui créent la richesse de taxes et d’impôts inadaptés à la situation caractérisée par une machine de production en passe et l absence de croissance …!!!
Sur un autre plan, le citoyen peine à subvenir à ses besoins, la classe dite moyenne s’est effritée et a collé au pelotons des démunis, alors que les hommes d’affaires -honnêtes, même- sont devenus tellement frileux et craintifs qu’ils n’osent plus investir… craignant le pire, face aux poursuites judiciaires engagées contre certains d’entre eux.
Le secteur bancaire est, aussi, touché par cette crise, est exsangue, face au recours de l’Etat à l’endettement auprès des institutions financières locales, au point que des crédits ne sont plus accordés pour la création de richesses. D’ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme, alertant sur cet état de fait qui prive les créateurs de richesses et de postes d’emploi nécessaires, au profit d’objectifs, certes, plus urgents, mais quand même préjudiciables pour l’économie nationale.
Même si elle n’était pas arrivée à accomplir tous ses objectifs, Ennahdha est arrivée à en réaliser les plus destructifs dont le plus grave était de mettre le pays sur les genoux… et la facture à payer dans les prochains mois sera, vraiment lourde à supporter !!!
Selon les experts, la Tunisie aura à rembourser un montant qui s’élève à 9,7 Milliards de dinars en principal et près de 3 Milliards de dinars de service de la dette publique extérieure et cela doit se faire, sur deux mois, le premier en février 2024 d’une valeur estimée à 2,9 Milliards de dinars en principal de la dette extérieure alors que la deuxième échéance est fixée pour le mois d’octobre et porte sur 1,4 Milliards de dinars, soit la moitié de ce que nous devons payer en termes de principal de la dette extérieure, sans compter celle locale, selon l’expert économique Moez Hadidane. Dans ces dettes, on compte des sommes colossales tels que le prêt obligataire d’un montant de 500 millions d’euros et le remboursement d’un crédit du FMI de l’ordre de 109 millions de dollars.
Dans ce magma, les principales ressources proviennent du tourisme, de l’apport des Tunisiens à l’étranger, des crédits auprès des institutions financières locales et, bien sûr des revenus fiscaux. En d’autres temps, on aurait pu compter sur l’agriculture, pour atténuer les importations de céréales, mais avec la sécheresse qui sévit… on ne peut pas trop y compter, ce qui constituera un manque certain qui impactera les finances du pays, car, comme le disait feu-Hédi Nouira, « gouverner, c’est pleuvoir » !!!
Mais, le citoyen n’est pas un chiffre qu’on place et déplace à tous vents… les entreprises exigent de pouvoir travailler dans la sérénité… et les investisseurs attendent une ristourne de leur argent qu’ils placent en Tunisie. Ce sont les règles du jeu et on ne peut pas les changer !!!
Le président de la République semble en avoir tiré les leçons et, en recevant, le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), il a insisté sur le fait que la justice n’est en train de viser que les corrompus et les malfaiteurs, et que la porte est ouverte pour les honnêtes et ceux qui œuvrent pour l’intérêt de la patrie.
Malheureusement, la communication est au compte-gouttes et on n’informe d’aucune manière sur ce qui attend le pays, dans une conjoncture internationale qui ne permet pas de faux-pas!!!
MUSTAPHA MACHAT