TUNIS – UNIVERSNEWS (Nat) – Un passage à niveau n’est pas un carrefour routier ou piéton comme un autre, mais il n’est pas dangereux si on le traverse en respectant le code de la route. En cas de non-respect de la priorité, on risque sa vie et celle des autres. On compte 1125 passages à niveau en Tunisie, soit un tous les deux kilomètres, dont 250 ont une signalisation et une barrière et 150 ont une signalisation lumineuse.
Chaque jour, les passages à niveau sont traversés par plusieurs usagers des quatre roues. Ces passages à niveau font partie de la vie quotidienne des Tunisiens. En effet, le réseau ferré national compte des centaines de passages à niveau ouverts à la circulation des trains, des véhicules, des piétons et des cyclos. 99% des accidents aux passages à niveau sont dus à des comportements à risque des usagers de la route : vitesse d’approche excessive, impatience, non-respect de la signalisation, franchissement en chicane, baisse de vigilance…
Un passage à niveau n’est pas un carrefour comme les autres. Un train roule vite : jusqu’à 160 km/h, même en ville. Il est très lourd : 1 500 tonnes, voire plus. Il n’a pas le temps de s’arrêter même si le conducteur voit un obstacle : à 90 km/h, un train met 800 mètres pour s’arrêter, quand une voiture met 70 mètres. Une collision entre un train et une voiture est mortelle pour l’automobiliste pratiquement une fois sur deux. En comparaison, 5 % des accidents de la route sont mortels.
Améliorer la sécurité des passages
La sécurité des passages à niveau constitue ainsi un sujet de mobilisation non seulement pour le gestionnaire des infrastructures, mais aussi pour les collectivités et plus largement les citoyens. Le décret 2000-151 du 24 janvier 2000, relatif aux Règles générales de la circulation routière stipule, dans son article 17, que «tout usager de la route doit, à la traversée du passage à niveau avec la voie ferrée, marquer le STOP quelle que soit la nature du signal fixé et s’assurer qu’aucun train n’est à proximité des lieux», surtout que l’article 27 de la loi 98-74 du 19 août 1998 précise que «le train circule en site propre, il se déplace sur une infrastructure qui lui est propre». En plus, l’article 32 du Code de la Route approuve cette priorité accordée au train «lorsqu’une voie de chemin de fer croise à niveau une route, la priorité de passage appartient au matériel circulant sur la voie ferrée».
Néanmoins, le bon usage des passages à niveau requiert une prise en considération des champs de visibilité, qui détermine les 4 triangles de part et d’autre de la voie publique et mentionne les règles requises quant aux constructions et plantations en bordure des zones de visibilité aux abords des passages à niveau. Ces constructions demeurent soumises aux servitudes d’alignement et leur hauteur ne doit en aucun cas dépasser les 80 cm (article 15 de la même loi). Ce qui inquiète, dans notre paysage routier, c’est l’existence de sites où les zones de visibilité au droit des passages à niveau sont envahies par des constructions qui ne répondent pas aux normes.
Mais faut-il supprimer certains passages à niveau où encore mieux améliorer la sécurité des passages à niveau connaissant des incidents répétés, après diagnostic avec le gestionnaire routier, en modifiant le comportement des usagers, en réduisant la vitesse d’approche, en améliorant la visibilité. Ce ne sont là que des solutions pour atténuer ces accidents mortels.
M.S.