L’affaire de la BFT est un grand dossier entaché de corruption, d’escroquerie et de mauvaise gestion qui remonte à plusieurs décennies et dans lequel la Tunisie avait été condamnée à payer une lourde amende de 1 milliard de dollars, soit 3000 Milliards de millime à la suite d’une opération d’arbitrage internationale.
Précisément, l’affaire remonte à l’année 1981, quand l’État cherchait à privatiser cette banque, confisquée dans les années 60 à son propriétaire français. Arab Business Consortium International (ABCI), détenue à moitié par l’homme d’affaires et avocat franco-tunisien Abdelmajid Bouden, acquiert alors 50 % des actions de la banque, ce qui devait assurer à l’ABCI d’obtenir le bloc majoritaire pour le contrôle de la BFT. Mais cette opération avait été bloquée par l’État et, au lieu d’être domiciliés à la BFT, les fonds destinés à acquérir la majorité des parts de la banque avaient été placés sur le marché monétaire et les intérêts versés à la Société tunisienne des banques (STB), selon justiceinfo.net.
Parvenu, malgré tout, à la présidence du conseil d’administration de la BFT, Bouden avait ouvert une action judiciaire contre la STB, exigeant la restitution de ses fonds. Mais en 1985 les autorités avaient modifié le cadre législatif pour empêcher Bouden d’exercer ses droits d’administrateur.
En 1987, après l’accession au pouvoir de Ben Ali, la BFT était placée sous administration judiciaire et Bouden condamné à 20 ans de prison par une justice à la botte du pouvoir. Entre temps, les responsables de la banque mettaient en place un système d’octroi de crédits sans garantie destiné aux proches du régime de Ben Ali et aux hommes d’affaires de son premier cercle.