TUNIS – UNIVERSNEWS (Nat) – Les dernières heures ont été marquées par un revirement prometteur pour la région du Kef, alors que des pluies bienvenues se sont abattues, apportant un souffle d’optimisme aux agriculteurs locaux. Ce cadeau providentiel de la nature pourrait s’avérer crucial pour sauver la saison agricole, redonnant espoir après une période prolongée de sécheresse et de difficultés hydriques. L’eau, cette ressource vitale, est de plus en plus rare au Cap Bon. Le stress hydrique menace aujourd’hui toute la région. Comme de nombreuses zones du pays, le gouvernorat de Nabeul a connu ces derniers mois des vagues de chaleur extrême, au sortir d’un hiver inhabituellement sec.
Dans la rue, les cafés et même dans les transports en commun, l’arrivée de la pluie occupe les discussions des habitants qui redoutaient une sécheresse et son impact néfaste sur le secteur agricole.
Béchir Aounallah, agriculteur en agrumes à Beni Khalled a estimé que les précipitations interviennent à un moment critique, offrant la perspective d’une amélioration significative de la situation agricole locale. Ces pluies devraient jouer un rôle déterminant dans la revitalisation du cycle de production des cultures principales. « Ici, on est habitués au manque d’eau, mais pas à ce point, soupire le sexagénaire. Il n’avait jamais vu ça : ses vergers souffrent du manque d’eau et de l’excès de chaleur, dans une année bouleversée par les calamités climatiques. La déshydratation a bloqué la croissance de ses fruits, qui « n’ont pratiquement pas grossi depuis deux mois. Le manque d’eau a commencé depuis quatre ans. Les vergers d’agrumes sont en train de vivre une rude épreuve et font face à des difficultés majeures d’ordre conjoncturel en raison du manque de pluie et d’eau d’irrigation. On ne peut pas épuiser les ressources, il faut de l’eau pour tout le monde. Sans oranges, il n’y a plus de revenus, lâche-t-il. Heureusement que les cieux se sont ouverts, et la pluie tant attendue a arrosé les terres. Pour nous, c’est une bouffée d’oxygène qui pourrait sauver la saison agricole. Ces pluies tombent à pic et coïncident avec la campagne agrumicole. Elles sont venues apaiser les craintes des agriculteurs, ravivant du coup leurs espoirs de sauver la saison et de même favoriser les conditions de croissance des différentes cultures. Cela allégera également la pression exercée sur la nappe phréatique et améliorera le niveau des eaux souterraines. Maintenant pour remédier à ces problèmes et réduire les pertes de ressources hydriques, il est essentiel d’améliorer la gouvernance de l’eau. Cela peut impliquer une planification stratégique. Élaborer et mettre en œuvre des plans stratégiques de gestion de l’eau qui tiennent compte des besoins actuels et futurs, en particulier face aux défis du changement climatique. Ainsi que des investissements dans les infrastructures. Moderniser et entretenir les infrastructures liées à l’eau pour réduire les fuites et les pertes lors de la distribution. Il faudrait également sensibiliser la population à l’importance de la conservation de l’eau et promouvoir des pratiques agricoles et industrielles plus efficaces sans oublier surtout de mettre en place des réglementations efficaces pour la gestion de l’eau et veiller à leur application».
M.S.