- Voitures électriques : le gros problème est l’infrastructure de recharge, et il faut encourager l’importation des voitures hybrides qui font gagner 50% de la consommation d’énergie
- La réduction de la TVA sur la voiture électrique ne résout pas le problème et ne pourra en aucun cas être utile
- Le souhait est de voir le quota revenir à son niveau habituel qui est de l’ordre de 55 Mille par an comme c’était le cas avant 2023
TUNIS – UNIVERSNEWS – Dans une déclaration accordée à Universnews, Moez Belkhiria, PDG de BSB Toyota, concessionnaire officiel de la marque Toyota en Tunisie a déclaré que la loi de finances 2024 n’apporte rien pour les concessionnaires automobiles mis à part la réduction de la TVA appliquée sur la voiture électrique et qui passera de 19% actuellement, à 7%, à partir du 1er janvier 2024.
«Il s’agit certes d’une bonne décision, mais pas pour le cas de la Tunisie qui fait face aujourd’hui à des problèmes énormes qui handicapent la commercialisation de ce type de voiture», a assuré Belkhiria, faisant remarquer, à ce propos, que le plus gros problème en Tunisie est l’infrastructure de recharge. Selon lui, la Tunisie importe chaque année une importante partie de ses besoins de consommation en électricité. De plus, la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables en Tunisie est de l’ordre de 3% seulement, selon ses dires.
Outre ces deux problèmes, Moez Belkhiria a évoqué un autre non moins important et résultant du fait que l’électricité est un produit subventionné en Tunisie. « C’est à partir de là que nous avons dit que la réduction de la TVA sur la voiture électrique ne résout pas le problème et ne pourra en aucun cas être utile sauf si la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables atteindra au moins 30% en Tunisie.
Il a par ailleurs exprimé son souhait de voir des encouragements également pour la voiture hybride qui pourra, grâce à sa technologie, réduire la consommation de l’énergie de 50% puisque 50% de la consommation est assuré par le moteur électrique. « La voiture hydrique permettra un gain immédiat de 50% dans la consommation de l’énergie (…) en parallèle à la voiture électrique, il faut encourager ce type de voiture », a-t-il précisé.
Il estimé que nous devons encore attendre au moins de 5 à 10 ans pour que l’infrastructure en Tunisie soit plus adaptée à la voiture électrique. Et de rappeler également des problématiques des bornes de recharge et de la facturation de recharge par la Steg.
Dans le même contexte, le PDG de BSB Toyota n’a pas manqué de rappeler le prix excessif avec lequel la voiture électrique est commercialisée aujourd’hui en Tunisie : « la voiture électrique est excessivement chère puisqu’elle utilise une technologie développée et les quelques marques qui vendent la voiture électrique en Tunisie, la commercialise à un prix supérieur ou égal à 200 Mille dinars et c’est dans cette logique que nous avons dit que la voiture électrique n’est pas la solution idéale pour la Tunisie actuelle », a-t-il encore dit.
Par rapport à la politique de quotas d’importation, Belkhiria a exprimé son souhait de voir le quota revenir à son niveau habituel qui est de l’ordre de 55 Mille par an comme c’était le cas avant 2023. En effet, durant cette année, le ministère du Commerce a fixé le quota d’importation à seulement 45 Mille par an.
Par rapport à cette question de quota, Moez Belkhiria a assuré que la chambre syndicale des concessionnaires automobiles a réclamé déjà une réunion avec la ministre du Commerce pour en discuter davantage bien que la chambre soit fortement persuadée que ce quota sera maintenu au niveau de 45 Mille.
Selon lui, cette réunion envisagée avec la ministre du Commerce sera aussi une occasion pour parler et discuter les dernières décisions annoncées lors d’une séance de travail ministérielle récente et portant sur certain nombre de questions dont principalement les licences attribuées aux concessionnaires automobiles et le cahier des charges relatif à la commercialisation des équipements de transport routier fabriqués localement ou importés.