- Des avocats envoyés par l’ONU auraient rencontré le présumé-accusé d’espionnage
- Kartas était bien en mission, son billet d’avion ayant été payé par l’ONU
- Béchir Manoubi Ferchichi, avocat officiel mandaté pour la défense de l’expert onusien
L’affaire déclenchée par l’arrestation de l’expert de l’Organisation des Nations Unies, le Tuniso-allemand, Moncef Kartas continue à accaparer l’attention de l’opinion publique malgré le peu de communication officielle, compréhensible, du reste, au vu de la sensibilité du sujet puisqu’il s’agit d’une présomption d’espionnage selon le ministère de l’Intérieur et le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis.
De l’autre côté, l’Organisation des Nations Unies observe un mutisme relatif, à part un post sur sa page officielle Facebook, assurant n’avoir rien reçu d’officiel et, surtout, que l’expert Moncef Kartas est concerné par l’immunité internationale, ce que conteste le ministère public tunisien.
Et en attendant les contacts entrepris par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se trouvant à Tunis à l’occasion du Sommet arabe, pour une réunion quadripartite avec les premiers responsables de la Ligue des Etats arabes, de l’Union européenne et de l’Union Africaine, avec les autorités tunisiennes concernées pourraient faire décanter la situation et apporter davantage d’éléments concrets à l’affaire.
En effet, le ministère de l’Intérieur et le ministère public parlent d’une filature entreprise depuis 2018, voire depuis près d’un an, qui a abouti à la découverte d’un réseau d’espionnage pour le compte d’un pays étranger et l’arrestation de l’expert onusien et d’une deuxième personne ainsi que la découverte, lors d’une perquisition au domicile du présumé accusé, Moncef Kartas, de matériel sophistiqué d’écoute et de brouillage ainsi que d’autres documents « compromettants ».
D’autre part, une source proche du Bureau de l’ONU à Tunis assure que Moncef Kartas est charge de la mission d’observer le respect de l’embargo sur les armes pour la Libye jusqu’en 2020, et qu’outre le rapport relayé datant de 2O14, l’expert est en train de préparer un nouveau rapport sur le sujet.
Et aux dernières nouvelles, outre les rencontres, ce matin du lundi 1er avril 2019, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avec le président de la République et le président de l’Assemblée des représentants du peuple, on parle de la venue d’avocats envoyés par l’ONU et qui auraient rencontré Moncef Kartas, ce matin au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.
A souligner qu’étant donné que l’expert tunisien de l’ONU ne parle pas couramment l’arabe, l’interrogatoire a été fait avec l’aide d’interprètes, ce qui aurait soulevé des confusions lors de la transcription des propos du présumé accusé. Les mêmes cercles proches du Bureau de l’ONU à Tunis assurent que M. Moncef Kartas se trouve bien toujours à la disposition de ses services. Pour preuves, on précise que son billet d’avion a été payé par les soins des services de l’Organisation des Nations Unis.
D’autre part, on apprend que sa cousine et avocate Sarah Zaâfrani est officiellement mandatée pour sa défense, ainsi que Maître Béchir Manoubi Ferchichi qui s’occupe aussi du dossier.
L’affaire est toujours à suivre en attendant davantage de communication officielle de la part des autorités judiciaires tunisiennes et des services de l’ONU, surtout en ce qui concerne la vraie nature des activités de M. Kartas et la question de l’immunité internationale qui devrait être tranchée une fois pour toutes.
Noureddine HLAOUI