- L’UGTT crie à l’escroquerie !
La décision d’augmenter les prix des carburants, dans la nuit du samedi à dimanche derniers a suscité de multiples réactions rejetant le principe même de ces hausses. Cela va des organisations nationales aux partis politiques en passant par les contestations populaires avec, notamment, des sit-in et des blocages de certaines routes à l’intérieur de la République de la part des taxistes, des louagistes et des conducteurs des poids lourds.
Ainsi, face à ces mouvements de contestation qui prennent de l’ampleur, le chef du gouvernement n’a avancé aucune justification rationnelle à part celle que l’Etat est contraint de revoir le prix du carburant à la hausse, en raison de la chute de la valeur du dinar au moment où le pays n’a pas de ressources pour le budget de l’Etat 2019.
Youssef Chahed ne pouvait que poursuivre avec le même argument en disant en substance : «nous sommes obligés de décider une augmentation des prix du carburant… »
Pour sa part, Hazem Yahyaoui, directeur général des hydrocarbures auprès du ministère de l’industrie a indiqué que ladite augmentation des tarifs des hydrocarbures n’a rien à voir avec les négociations avec le Fonds Monétaire International.
Il a ajouté que cette augmentation n’est pas due à des pressions étrangères mais plutôt à la dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l’Euro ainsi qu’aux problèmes que connaît la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (STIR).
D’autre part, dans un communiqué rendu public aujourd’hui mardi 2 avril 2019, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), critique l’augmentation des tarifs du carburant qui s’ajoute à une autre mesure impopulaire à savoir l’augmentation du taux du marché monétaire (TMM).
La Centrale syndicale considère que les Tunisiens assument les conséquences de l’échec des politiques économiques et financières du gouvernement qui procède à la 5ème augmentation des tarifs des hydrocarbures depuis 2018 alors que le prix actuel du baril de pétrole est bien loin de l’intervalle des 75 dollars, prévue par la Loi de Finances 2019.
LK’GTT appelle le gouvernement à revenir sur sa décision tout en lui imputant la responsabilité de la détérioration du climat social, considérant « la nouvelle augmentation comme une escroquerie masquée qui vide les dernières majorations salariales de leur sens et aggrave la crise des entreprises et des agriculteurs… »