TUNIS – UNIVERSNEWS 13 ans, après… et la déception est au rendez-vous. On avait, certes, cru que la Tunisie allait passer à un stade supérieur… Malheureusement, la réalité n’a pas concordé aux attentes, et c’est vers le gouffre que la Tunisie a été tirée, 13 ans après cette « révolution » qui s’est révélée un leurre et juste une opération faisant partie du jeu géopolitique dans la région du Maghreb arabe et du Proche Orient et dont la Tunisie est l’une des victimes !!!
Comme prévu, le treizième anniversaire s’est déroulé dans l’indifférence populaire la plus totale, sans aucune célébration.
L’indifférence populaire, même dans les régions d’où la « révolution » avait été déclenchée, comme Sidi Bouzid, Thala, Kasserine et Redeyef, a reflété les sentiments d’amertume des citoyens qui ont compris, après avoir « rêvé d’emplois et de dignité » ont vu le mouvement Ennahdha et ses comparses qui ont pris le pouvoir ont transformé la vie des Tunisiens au cauchemar, car l’emploi n’a concerné que les seuls membres du mouvement, que ce soit à travers de nouveaux recrutements qui font, désormais, l’objet d’un examen minutieux ou de la réinsertion de ses détenus politiques, pour réparer les préjudices qu’ils auraient subi et qui ont saigné à blanc les fonds sociaux, notamment la CNRPS et la CNSS.
En outre, au cours de ces 13 années de disette, la Tunisie a perdu environ 300 martyrs parmi l’armée, la sécurité, les douanes et les civils, et elle est devenue un pays de mauvaise renommée et un exportateur de terroristes vers les zones de tension, à travers des réseaux dans lesquels est impliqué le mouvement Ennahdha dans son tissage qui n’a pas manqué d’encourager la culture de l’extrémisme.
Les Tunisiens en ont vu de toutes les couleurs, et ils ont eu droit, particulièrement, à l’installation d’une représentation de l’Union des savants musulmans, l’école coranique de Régueb, la «relance» de l’enseignement de la pensée frériste, l’arrivée de centaines d’associations «caritatives» financées par le Qatar et la Turquie dont la finalité est de saper et de détruire l’économie nationale en ouvrant le marché à l’industrie turque, en détruisant les institutions publiques et le système éducatif, et il suffit, dans ce sens, de rappeler que le nombre de ceux qui ont abandonné l’école dépasse les cent mille, en un an.
Il est clair qu’Ennahdha n’a pas gouverné seule, mais plutôt avec des « façades démocratiques », dont la plupart ont disparu, après le 25 juillet ou après la mort. Parmi ceux qui ont aidé Ennahdha à mettre en œuvre son projet de sabotage figuraient Mohamed Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jâafar, Béji Caïd Essebsi, Youssef Chahed, Slim Riahi, Nabil Karoui, Mohsen Marzouk, Mohamed Abbou et d’autres qui ont cherché à tromper les Tunisiens et le monde.
Le mouvement Ennahdha, dont le nom était lié aux attentats à la bombe dans les hôtels du Sahel, aux crimes de Bab Souika et aux cocktails Molotov et à l’incendie des centres de sécurité durant kes années 90, est devenue la colombe de la démocratie à une époque où la plupart des rapports d’enquête sur les crimes terroristes et les réseaux des jihadistes mettent en cause, directement, les dirigeants islamistes.
Avec cet héritage lourd et douloureux, il n’est plus possible de convaincre les Tunisiens que ce qui s’est passé était une « révolution » et c’est pourquoi une grande partie des Tunisiens ont béni le renversement du parlement d’Ennahdha, sa Constitution, et la plupart des composantes de la scène qu’elle a façonnées à sa convenance depuis le retour de Rached Ghannouchi en Tunisie, alors qu’il était le dirigeant de facto, au pouvoir exécutif depuis cette époque jusqu’au 25 juillet 2021.
Aujourd’hui, il est clair que les souffrances des Tunisiens s’aggravent et sont, pour l’essentiel, une conséquence inéluctable du régime d’Ennahdha et de ses alliés avec lesquels il faut rompre radicalement, clairement et concrètement, loin des slogans et sans hésitation, car l’avenir de la Tunisie est lié à la réalisation de cet objectif…
MUSTAPHA MACHAT