TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Les cigarettes électroniques appelées vape, vapoteuse, vap, vaporisateur ou Système électronique de délivrance de nicotine aux arômes sucrés et colorants acidulés qui ciblent particulièrement les jeunes font un carton. Les dispositifs électroniques de vapotage peuvent être jetables (puffs) ou rechargeables au moyen d’un flacon de recharge et d’un réservoir ou de cartouches à usage unique.
La prévalence du vapotage chez les jeunes a considérablement augmenté ces dernières années. On en voit de plus en plus dans la rue, les cafés, les restos et les lycées. C’est devenu un effet de mode d’avoir une belle cigarette électronique. Des cigarettes vendues, au design coloré, aux saveurs exotiques ou enfantines font un tabac. Elles sont vendues dans les boutiques spécialisées, en ligne voire même au marché parallèle. Mais s’invitent aussi en grande distribution ou sur les réseaux sociaux !
Le risque est certes réel mais trop peu d’informations sur le long terme sont disponibles pour le confirmer. Ce manque d’information ne permet toutefois pas d’infirmer cette hypothèse. C’est notamment cette incertitude qui justifie le principe de vigilance à l’égard des cigarettes électroniques.
Plus populaire que le tabac
Nos ados sont accros au vapotage. Aucun jeune n’affirme l’innocuité de la cigarette électronique, mais tous assurent qu’elle est moins nocive que le tabac. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils l’ont choisi pour leur sevrage tabagique. Avec une puff ou une cigarette électronique conventionnelle, le vapotage a un tel succès auprès des jeunes qu’il détrônerait même le tabac. Un basculement historique? Les usages de cigarettes électroniques sont passés devant les usages de tabac chez les jeunes particulièrement chez les filles. La cigarette électronique plaît, car elle mime les habitudes sociales, les gestuelles ainsi que les ressentis tabagiques, et les jeunes sont désireux de retrouver un maximum de ces similitudes dans leur nouveau comportement. La vape fait désormais partie du quotidien des jeunes de 15 à 20 ans. Vapoter représente une activité en soi pour les jeunes alors qu’il s’agit plutôt d’une aide au sevrage à la cigarette classique pour les personnes plus âgées.
« C’est surtout pour le geste et quand je suis avec des amis qui fument… me dire que moi aussi j’ai quelque chose». « Sortir fumer avec les autres aux pauses, aux cafés me plait beaucoup», souligne Jamal, étudiant en économie. «Un effet de mode», note Nabil, élève en terminale lettres. L’image dégagée par le jeune vapoteur a une influence sur l’initiation à ce comportement. Beaucoup de jeunes utiliseraient donc l’e-cigarette pour le côté « m’as-tu-vu » de l’objet.
Il existe plusieurs facteurs qui poussent les jeunes à s’initier aux produits de vapotage :Les traits de personnalité (esprit rebelle, curiosité), une faible estime de soi et le besoin d’appartenance (besoin d’être perçu comme « cool », de se distinguer et l’influence des autres. Les jeunes estiment que les produits de vapotage sont plus acceptables socialement que la cigarette traditionnelle, leur odeur est moins présente et leur goût est plus attrayant. Il est également très facile de les dissimuler et de se les procurer. Ces caractéristiques séduisent les jeunes qui associent la vape à une attitude et un style de vie qui leur apparaît valorisant. La vape est un moyen de se distinguer aux yeux de leurs pairs. La vape représente parfois pour eux un « univers » très différent de celui du tabagisme. Il est fréquent d’entendre les jeunes affirmer « qu’ils ne fument pas, ils vapotent ou vapent ». Ils ressentent alors un faux sentiment de sécurité.
La réduction du stress, le plaisir, la curiosité, le désir de s’intégrer et l’influence sociale constituent les principales raisons pour lesquelles les jeunes déclarent avoir essayé le vapotage.La réduction du stress était plus couramment déclarée comme étant la principale raison justifiant le vapotage chez les jeunes. Cette augmentation du vapotage pourrait être un signe que les jeunes âgés de 15 à 19 ans vapotent en partie pour gérer le stress causé par les études et par d’autres situations difficiles, telles que les perturbations constantes en matière d’éducation et de lieux de travail. De plus, certains jeunes ont également déclaré vapoter parce qu’ils aimaient cela ou parce qu’ils voulaient l’essayer.
Les risques du vapotage
Les dangers liés à l’inhalation de la nicotine dépendent de la manière dont les liquides sont dosés mais aussi de la puissance de la cigarette électronique. Certaines bouffées peuvent être semblables à celles d’une cigarette « classique ».
La nicotine étant présente dans la plupart des produits à inhaler, l’OMS recommande aux enfants, aux adolescents mais aussi aux femmes enceintes ou en âge de procréer de ne pas utiliser l’e-cigarette : l’exposition du fœtus mais aussi de l’adolescent à la nicotine a des conséquences à long terme sur le développement du cerveau.
En ce qui concerne la consommation passive, le vapotage augmente la concentration de fond de certaines substances toxiques, de nicotine et de particules fines et ultrafines dans l’air. Même s’il n’est pas possible pour l’instant de montrer la toxicité du vapotage auprès des non-utilisateurs, ce n’est pas non plus de la « vapeur d’eau », les risques existent, et leur toxicité est à l’étude. Pour protéger les jeunes de ce « dangereux attrait », l’OMS recommande purement et simplement… le bannissement des arômes de la vape. Ce, malgré toutes les études attestant de l’importance et de de l’efficacité des saveurs dans le sevrage
M.S.