TUNIS – UNIVERSNEWS (Météo) – L’industrie sucrière en Tunisie est victime d’un certain laisser-aller qui permet de douter de l’efficacité des solutions proposées pour s’approvisionner en sucre, et de penser que les manœuvres actuelles de certains lobbies tendent vers l’asservissement du pays à l’importation de ce produit stratégique… alors que nous avons les moyens de parvenir à une auto-suffisance dans ce produit vital et, pourquoi pas, en exporter, surtout que la capacité des trois usines de sucre -Béja, Ben Béchir (GINOR-Générale industrielle du nord, à Jendouba et Bizerte) sont capables de satisfaire la demande, si on leur accorde l’intérêt nécessaire.
Mais, voilà que, à contre-courant de la logique, on parle d’un projet de fermeture pure et simple du Complexe sucrier tunisien de Ben Béchir, alors que l’Etat a mis en place un programme pour encourager la plantation de la betterave à sucre, ce qui est une aberration, sachant que la GINOR de Ben Béchir (entreprise privatisée et la seule qui a les moyens de transformer la betterave à sucre et qu’elle produit, aussi, des fourrages, en plus de la mélasse qui permet de produire la levure fraiche, ainsi que d’autres sous-produits.
Certains ne veulent pas que cette entreprise reprenne vie et qu’elle puisse se réinsérer dans la machine de production, et on parle d’un programme d’assainissement et de fermeture, ce qui devrait avoir des retombées économiques et sociales, dans la région. Toutefois, il semble que l’entreprise subit, entre autres, les aléas naturels, avec la sécheresse qui sévit et les directives de l’Etat, à propos de la rationalisation de l’eau.
Mais les efforts des responsables de l’entreprise risquent d’être voués à l’échec, bien qu’ils aient confirmé leur volonté de continuer l activité de l’entreprise et que les actionnaires ont injecté 12 millions de dinars dans le capital entre décembre 2022 et septembre 2023
Les travailleurs de l’usine ont organisé, vendredi 26 janvier 2024, un rassemblement devant les locaux de l’inspection régionale du travail pour protester contre une éventuelle fermeture de l’entreprise. En difficulté, elle est menacée de mettre la clé sous la porte.
Selon la version des responsables, la société s’engage à poursuivre le projet. L’État a entamé une étude pour évaluer l’importance de la culture de la betterave sucrière et définir ses perspectives futures.
La Tunisie devrait viser l’autosuffisance en sucre blanc et l’essor de la nutrition animale (pulpe de betteraves pour l’alimentation des vaches laitières) par l’intensification de la culture de betterave et l’optimisation de l’assolement.
L’usine a présenté un plan social qui va toucher 15% du personnel (départ à la retraite) et 29% du personnel seront en chômage technique (mi-temps, demi-salaires). 56% des employés resteront en activité à plein temps, notamment ceux chargés de l’emballage de sucre pour le compte de l’OCT (Office du Commerce de Tunisie), une activité considérée comme d’intérêt national. Ainsi, 85% des emplois seront conservés.
Contactés par les soins d’Universnews, les responsables de l’entreprise ont souligné qu’il « n’a jamais été question de fermer l’entreprise. Il y a juste un plan social pour dépasser cette période difficile ».