TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – Les députés ont adopté, mardi soir, le projet de loi portant autorisation exceptionnelle à la BCT, d’octroyer des facilités au profit de la Trésorerie Générale de la Tunisie pour une e valeur de 7 milliards de dinars. Le nouveau projet de loi a été adopté avec 92 voix pour, 15 voix contre et 26 abstentions.
Dans sa réponse aux interventions des députés, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia a affirmé que « le projet permettra au gouvernement de mobiliser les fonds nécessaires pour couvrir des besoins financiers urgents de l’Etat ».
Elle a rappelé, dans ce cadre, que les besoins de financement s’élèvent à hauteur de 15,6 milliards de dinars, rien que pour le premier trimestre 2024, lesquels seront alloués notamment au remboursement de la dette intérieure et extérieure (7 milliards de dinars), au paiement des salaires (2,7 milliards de dinars), à l’investissement (1 milliard de dinars) ainsi qu’au financement des dépenses des entreprises publiques (1,8 milliard de dinars) et la subvention des hydrocarbures (1 milliard de dinars).
Et d’ajouter que les ressources propres de l’Etat ne sont pas en mesure de couvrir l’ensemble de ces dépenses, d’où l’obligation de recourir, à titre exceptionnel, à la BCT pour couvrir ces besoins, dont une partie servira à impulser l’investissement et favoriser la relance de la croissance économique.
Elle a rassuré, par ailleurs, que cette mesure n’aura pas d’impacts importants sur l’accroissement de l’inflation, la hausse de la masse monétaire et la dégradation du taux de change, étant donné que le montant récupéré par l’Institut d’Emission ne sera pas réservé uniquement pour financer des dépenses de consommation, mais il permettra, entre autres, de booster l’investissement et la création de richesse dans le pays.
Pour Nemsia, le montant de ces facilités a été bien étudié de manière à n’avoir qu’un impact relatif sur l’inflation et ne contribueront nullement à faire augmenter la masse monétaire.
Contrairement aux facilités accordées par la BCT en 2020, celles accordées cette année seront en partie consacrées au financement de l’investissement et du développement outre le remboursement de l’emprunt obligataire de 3 milliards de dinars contracté en 2017, et ce dans le cadre de la continuité de l’Etat, a-t-elle dit.
La Tunisie n’avait jamais enregistré de retard dans le remboursement de ses dettes et toute opération de rééchelonnement constitue une forme de reconnaissance de difficultés, ce qui risque de porter préjudice à l’image de marque de la nation et à sa crédibilité, a-t-elle encore ajouté.
En dépit des critiques et des tentatives visant à semer des doutes sur la capacité du pays à rembourser ses dettes en 2023, le gouvernement a honoré tous ses engagements en la matière tout en œuvrant à réduire le déficit commercial, à consolider les entreprises publiques, ce qui a incité la Présidente du FMI et un haut responsable de la commission européenne à se féliciter de la capacité de résilience de l’économie tunisienne.
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