TUNIS – UNIVERSNEWS (Justice) – Après une première journée houleuse, avec certains des accusés qui avaient refusé d’assister à l’audience, le procès de l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd a été reporté au vendredi 9 février 2024, par le tribunal de première instance de Tunis. Le comité de défense doit révéler, aujourd’hui, mercredi, de « nouveaux faits et données » concernant l’affaire, selon Me Abdennaceur Aouini.
Dans une déclaration accordée, mardi, devant le siège du Tribunal de première instance de Tunis, Me Aouini a indiqué que les audiences tenues au Tribunal de première instance de Tunis ont été consacrées à l’audition des accusés ayant comparu devant le juge, ajoutant que leur audition prendra encore du temps avant que la défense du martyr Chokri Belaïd n’entame ses plaidoiries dans le cadre de cette affaire.
Lors de la conférence de presse, l’avocat a révélé que le dossier de l’appareil secret du mouvement Ennahdha a été ajouté au dossier original de l’affaire et a été versé au dossier de l’assassinat, et des accusations ont été portées contre des membres et des dirigeants du mouvement Ennahdha, tels que Ridha Barouni, Mustapha Kheder, et certains responsables de la sécurité, comme un ancien directeur général des services spéciaux.
Il a souligné que le dossier le plus marquant est celui de Fathi Damak, et les enregistrements ont révélé le contenu d’un entretien que Fathi Damak a réalisé avec deux membres du bureau du mouvement Ennahdha à Ben Arous, à savoir Ali Ferchichi et Belhassen Nakache, dans lesquels ils ont évoqué un projet de liquidation d’opposants politiques, dont le martyr Chokri Belaïd, nommément cité, en fournissant un pistolet de 9 mm et une moto Vespa. Les deux responsables d’Ennahdha voulaient impliquer Fathi Damak dans l’assassinat au motif que c’était lui qui avait planifié et ordonné l’exécution.
Lorsque les accusés ont été interrogés, ils ont confirmé que le ministère de l’Intérieur leur avait demandé d’enregistrer l’entretien, ce que le ministère a officiellement démenti. D’autre part, Aouini a indiqué que la décision de la chambre d’accusation dans le dossier. Damak a indiqué qu’une bande avait été constituée en 2012 pour liquider des hommes politiques, que le plan avait été mis en œuvre pour assassiner le martyr Belaïd et que la liquidation avait eu lieu en 2012, selon la méthode mentionnée dans les mêmes enregistrements.
Les journalistes avaient été interdits d’accéder à la salle des audiences pour assurer une couverture médiatique et le tribunal a également rejeté la demande du comité de défense des accusés tendant à reporter l’audience.
Chokri Belaïd a été abattu, le 6 février 2013, devant sa maison à Menzah VI, à l’âge de 49 ans. Ce crime « odieux » a provoqué une pluie de réactions oscillant entre stupeur, fureur et indignation, et ses funérailles ont été suivies par une foule monstre, alors que des membres d’Ansar Charia et d’Ennahdha avaient perturbé le déroulement de la cérémonie.