TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – La Tunisie a pris part à la première édition des Rencontres des Cuisines Africaines rassemblera, le 1er et 2 mars 2024 à Marseille. Plus de 70 acteurs et actrices culinaires d’Afrique et de ses diasporas ont exploré les identités des cuisines africaines, célébré leur richesse et développé des synergies communes. Cuisiniers, restaurateurs, agriculteurs, artisans, commerçants, formateurs, journalistes, universitaires, artistes, acteurs institutionnels ont établi des collaborations porteuses d’avenir autour des terroirs et des savoir-faire du continent africain. Tout au long de deux jours, la cuisine et la créativité ont été mises à l’honneur par des Chefs cuisiniers et des Chefs pâtissiers tunisiens passionnés par leur métier, respectueux des produits et de leurs clients mais aussi animés d’un même état d’esprit : Le plaisir de faire plaisir, la convivialité, le sens du partage et l’envie de transmettre.
« C’est la première fois qu’un événement rassemble des chefs de toute l’Afrique, c’est important ! Ces rencontres ont constitué une occasion pour redécouvrir les richesses culinaires de l’Afrique à travers de savoureuses recettes élaborées par des Chefs », résume le chef Mounir Arem qui a concocté avec Sifia Cheniti, un couscous Borzguen sucré et safrané, originaire de Béja et un autre pimenté au poulet, une manière de promouvoir la Tunisie culinaire. Véritable carrefour d’influences entre Méditerranée et Sahara, la gastronomie tunisienne s’appuie sur un riche terroir et des savoir-faire ancestraux qui font du pays une destination de choix pour les gourmets. Pleine de saveurs, la cuisine tunisienne propose des plats extrêmement variés et hauts en couleur, parmi lesquels le couscous n’est qu’un exemple parmi d’autres, depuis les Berbères, en passant par Romains, les Arabes, les Andalous, les Ottomans, les Italiens et les Français. Ces deux jours ont été l’occasion pour moi et plusieurs acteurs de la gastronomie africaine de se rencontrer, d’échanger, de déguster et de réfléchir collectivement à la valorisation de leurs cuisines parfois dénigrées à travers de rencontres, d’échanges, de conférences, de tables rondes, des cours de cuisine, des démonstrations, des ateliers. Ils ont raconté leur cuisine qui garde en mémoire les plats traditionnels, les recettes de toujours qui ont traversé le temps avec des paroles qui ont transmis cette histoire, ces gestes et coutumes.
La cuisine africaine : un monde de couleurs et de saveurs
Cette cuisine africaine s’inscrit aussi dans le monde d’aujourd’hui, elle se veut contemporaine, moderne, débarrassée des dogmes d’avant sans rien perdre de son identité mais en répondant aux modes de consommation aujourd’hui. La cuisine africaine offre une immersion sensorielle dans un monde de couleurs, de saveurs et d’héritages culturels, du nord de l’Afrique à sa pointe australe. Des marchés animés de la Tunisie aux étals du Nigeria, se révèlent une palette gustative diversifiée avec des épices telles que le cumin, la coriandre et le piment, créant une symphonie sensorielle unique.Le couscous, trésor de la cuisine nord-africaine, transcende son rôle d’accompagnement pour devenir une tradition ancrée dans l’art de vivre. Chaque région apportant ses saveurs distinctives, des notes sucrées-salées marocaines aux épices tunisiennes. Les sauces, de l’harissa tunisienne au peri-peri mozambicain, transforment chaque repas en une expérience unique, mettant en valeur la biodiversité africaine avec des ingrédients comme l’huile de palme, les arachides et les feuilles de manioc. La cuisine africaine, croisement de saveurs méditerranéennes et subsahariennes, fusionne poissons côtiers et fruits de mer avec des influences méditerranéennes, « Explorer cette cuisine équivaut à un festin des sens où couleurs, épices et traditions se marient pour créer un moment de plaisir inoubliable. D’ailleurs, le tunisien Abdelaziz Hali, a animé la table ronde intitulée « Pour un Panafricanisme culinaire », dans le cadre de ces premières Rencontres. Dans un continent immense qui compte 1,4 milliards d’habitants et une vaste diaspora, il n’existe pas de «cuisine africaine» au singulier. Mais la dynamique du panafricanisme, qui repose sur le principe d’unité et l’affirmation d’un avenir commun basé sur l’altérité, peut-elle contribuer à la promotion et à la visibilité des cuisines africaines dans leur singularité et leur diversité ? Par son pouvoir fédérateur, la cuisine ne participe-t-elle pas également à la création de « commun(s) » ? s’interroge le Chef Arem qui a appelé à la création d’une Fédération africaine de cuisine.
M.S.