- Les actions du président pourraient réduire le soutien des partenaires occidentaux à la Tunisie.
Suite aux décisions du président Kaïs Saïed, Fitch Ratings a indiqué, hier 26 juillet 2021, que la Tunisie peut connaître un retard supplémentaire de l’aide du FMI. Il a précisé que le pays devra obtenir un grand financement auprès des créanciers officiels avant la fin de l’année dans le but d’endiguer la détérioration de sa position dans la liquidité extérieure.
La crise politique complique la situation économique
L’agence de notation financière internationale, Fitch Ratings, a mentionné que la coalition fragile au parlement, les tensions entre les principaux dirigeants politiques et l’opposition sociale enracinée – y compris l’opposition du mouvement syndical – aux mesures substantielles d’assainissement budgétaire ont compliqué les efforts visant à garantir le soutien du FMI.
Elle a ajouté que les actions du président soulèvent de nouvelles incertitudes politiques et pourraient réduire la volonté des partenaires occidentaux de soutenir la Tunisie.
La Tunisie en classe B- et pas d’objectif économique à atteindre
Fitch a rétrogradé la Tunisie à « B- » avec une perspective négative en juillet en raison de risques accrus de liquidité budgétaire et extérieure dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le FMI, qui pour la plupart des créanciers officiels est une condition préalable à un renouvellement d’appui budgétaire.
« La Tunisie prévoit de bénéficier d’une aide budgétaire des créanciers officiels équivalant à environ 4,7 % du PIB et d’accéder au marché des euro-obligations pour des fonds équivalant à environ 2,2 % du PIB en 2021. Nous pensons que ces objectifs ne seront probablement pas atteints et le gouvernement devra continuer à s’appuyer sur des financements locaux », a précisé l’agence.
Des réformes solides sont nécessaires pour s’en sortir de la crise
Fitch Ratings a indiqué que les pressions financières continueront de s’intensifier en l’absence de réformes solides et de soutien extérieur.
Elle a ajouté que la Tunisie fait face à un amortissement important de la dette publique extérieure (équivalant à environ 4% du PIB par an en moyenne sur 2021-2023) et à d’importants déficits courants en soulignant que les réserves de change sont tombées à 8,9 milliards de dollars à fin juin 2021, contre environ 9,8 milliards de dollars à fin 2020.
Mervet Chaktmi