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BBH fait encore le procès de Hafedh Caïd Essebsi et se range toujours aux côtés de Youssef Chahed
Intervenant, aujourd’hui mardi 8 octobre 2019 à l’émission de Midi show sur les ondes de Mosaïque Fm, Bochra Belhaj Hamida est revenue sur la dislocation de ce qu’on appelle la famille centriste démocratique, ce qui l’a amenée à répondre à la question sur « le rôle négatif de Hafedh Caïd Essebsi dans l’effondrement de Nidaa Tounès et, partant, de toute la famille démocratique et progressiste.
Bochra Blehaj Hamida, qui faisait, jusque-là, une analyse argumentée et réaliste, a basculé dans une approche subjective et erronée en se basant sur des données non avérées.
Si les observateurs sont unanimes à désigner du doigt la responsabilité de HCE dans la crise et l’effritement de Nidaa Tounès à cause de son entêtement à s’approprier les commandes du parti, il n’en est pas de même pour les autres causes qui sont aussi importantes.
Bochra Belhaj Hamida ne dit pas que parmi les courtisans de HCE qui lui ont fait croire qu’il était le futur président, il faut citer, surtout, Youssef Chahed qui, en sa qualité de président de la Commission des Treize, désigné par BCE, avait largement contribué à la montée et la confirmation de Hafedh Caïd Essebsi en tant que number One de Nidaa.
Bochra Belhaj Hamida ne dit pas que YC est monté sur ses quatre chevaux le jour où ses courtisans à lui à La Kasbah lui ont fait croire que c’était lui le futur président pour peu qu’il sache manœuvrer pour avoir la mainmise sur les différents rouages du pouvoir surtout que la Constitution était de son côté, d’où le conflit ouvert avec Carthage et l’idée de former son propre parti construit à partir de La Kasbah et formé par des membres du gouvernement et de Nidaa.
Bien entendu, il n’y avait pas mieux que la prétendue guerre contre la corruption, qui s’est avérée un feu de paille, et l’opposition à HCE exploitée comme un fonds de commerce pour s’attirer la sympathie et l’appui des Tunisiens qui voient d’un très mauvais œil toute liaison entre le pouvoir et le famille.
Bochra Belhaj Hamida nous a sorti cette énormité que BCE s’est finalement rangé du côté de Youssef Chahed parce qu’il a « battu » (c’est le terme utilisé par BBH) Hafedh Caïd Essebsi. « BCE aimait les gagneurs et YC a gagné contre HCE », dit-elle en substance, avant d’ajouter que la preuve est son appel au dégel de M. Chahed de Nidaa.
Or, Mme Bochra ne sait pas que cet appel était une simple manœuvre du vieux briscard qu’était Béji Caïd Essebsi pour tirer le tapis sous les pieds de M. Chahed, à savoir où il accepte de regagner Nidaa et c’est l’arrêt de Tahya Tounès, ou il refuse et c’est la confirmation publique de sa rébellion
D’ailleurs le conflit a atteint son paroxysme lors du passage en force du gouvernement à l’ARP pour amender la loi électorale. C’était la fuite en avant du gouvernement et de Tahya Tounès pour s’assurer la prise totale du pouvoir (YC parlait d’une majorité absolue de plus de 109 sièges au parlement), ce que BCE ne pouvait jamais tolérer ni accepter de la part de celui dont il a toujours dit : « c’est moi qui l’ai amené là où il est… ».
En tout état de cause,. Bochra Belhaj Hamida a raté une occasion de se taire dans le sens où elle n’a pu cacher son soutien à Youssef Chahed en ces moments précis où tout le monde avoue qu’il fait partie du problème. C’est une grande Dame militante pour les droits de l’Homme, pour les valeurs démocratiques et pour les libertés publiques et individuelles, mais franchement très loin d’être une femme ayant le sens des grandes stratégies de la politique politicienne…
Noureddine HLAOUI