Le monde commémore le 20 novembre 2019 la Journée internationale des droits de l’Enfant. Cette année est également marquée par la célébration du 30ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’Enfant, une occasion pour évaluer l’application de ces droits, sachant qu’il y a quelques jours une fillette de douze ans est décédée emportée par les flots de l’oued qui a mis brusquement fin à ses rêves d’écolière.
Le 12 novembre 2019, une écolière qui s’appelle Maha Gadhgadhi est morte emportée par les eaux de ruissellement, à Ouled Mefda, à Fernana (dans le gouvernorat de Jendouba), suite aux intempéries de la semaine dernière.
Maha fait partie d’un nombre important d’enfants qui vivent dans les zones rurales, parcourant plusieurs kilomètres pour rejoindre les bancs de l’école, dans les conditions les plus difficiles surtout en hiver où la campagne est le théâtre de fortes pluies et d’inondation, et les écoliers sont confrontés à la peur de se faire emporter par la crue d’un oued.
Bien que la famille de la victime souffre d’une pauvreté sévère et vit dans des conditions lamentables, la petite «Maha» avec son sourire innocent et des étoiles pleins les yeux, était dans la lune rêvant de devenir médecin, de sortir de la misère et d’avoir un meilleur avenir.
Cependant, les eaux de pluie ont emporté le petit corps de l’écolière, brisant tous ses rêves et ses ambitions. Cette tragédie intervient pour nous éveiller, une fois de plus, sur la négligence des autorités qui n’ont rien fait pour améliorer les conditions de vie dans les zones rurales, l’absence des solutions pour l’aménagement des barrières de protection et l’absence des moyens de transport social rural.
Comme tous les enfants dans le monde, Maha était en besoin de son droit à l’éducation et à la protection garanti par la convention des droits de l’enfant. Rappelons que la Tunisie a ratifié la convention internationale sur les droits de l’enfant en 1991 et a consacré en 2014 l’article 47 de la Constitution en faveur des droits des enfants, stipulant que «les droits à la dignité, à la santé, aux soins, à l’éducation et à l’enseignement sont garantis à l’enfant vis-à-vis de ses parents et de l’État».
Le drame qui a frappé Maha devra dévoiler la nécessité de passer des conventions aux actes et d’engager une stratégie transversale pour garantir toute forme de protection à tous les enfants et rassurer l’opinion publique choquée de la mort d’une fillette de douze dans une scène dramatique.
Imen Mehrzi