- La faute incombe à Youssef Chahed dont les chiffres « erronés et maquillés » ont retardé la découverte du pot-aux-roses
- Ile est temps de réclamer des comptes et que Chahed réponde de ses actes mettant en péril l’avenir de la Tunisie
Abderrazak Zouari, économiste, universitaire et homme politique tunisien ayant occupé le poste de ministre du Développement régional et local du 7 mars au 24 décembre 2011 au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, a bien voulu accorder une déclaration suite au dernier communiqué de la Banque centrale de Tunisie à propos de la Loi de finance rectificative 2020.
Pour commencer, notre interlocuteur a tenu à dire que les termes du communiqué de la BCT et les propos tenus par Marouane Abassi, Gouverneur de la BCT devant la Commission des Finances de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et celles tenue par Ali Koôli, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, ne sont pas si opposées qu’on veuille le faire croire.
Je trouve, au contraire, chacun des deux hauts responsables a raison de là où il est placé.
D’autre part, ajoute t-il, « je suis étonné qu’on en arrive à étaler les divergences par médias interposés alors que, logiquement, ils auraient dû se rencontrer, dialoguer et en sortir avec une position commune entre le gouvernement et la BCT».
Cela dit, Abderrazak Zouari, a tenu à préciser, que « le vrai responsable de la situation d’impasse dans laquelle on se trouve, n’est autre que Youssef Chahed qui maquillait les chiffres et présentait des rapports erronés notamment pour les lois de finances tout le long de son passage à La Kasbah. Chahed ne voulait pas montrer la réalité des déficits budgétaires, la réalité des dettes, d’où les lois de finances rendus publiques qui, grâce à un d’écriture et à un camouflage des dettes des entreprises publiques, il présentait à l’ARP et à l’opinion publique des situations où les déficits et les dettes paraissaient tenables et justifiés, alors qu’ils étaient carrément faux après avoir été sciemment retouchés… ».
Pour notre part, nous estimons que, maintenant que le pot-aux-roses est découvert, il est impératif de demander des comptes, d’une manière ferme et sévère à Youssef Chahed.
Quitte à créer une commission d’enquête et d’audit afin de faire toute la lumière sur les éventuels subterfuges auxquels recourait l’ancien locataire de La Kasbah.
Et dans ce cas il faudrait prendre les dispositions adéquates et judiciairement légales à l’encontre de tous ceux dont la responsabilité est prouvée, car les anomalies relevées et de plus en plus mises au grand jour, seraient assimilées à la mauvaise gestion doublée d’une mauvaise foi, selon les révélations faites, au compte-gouttes par les experts économiques.
Et dire que le gouvernement Fakhfakh était, en quelque sorte, complice de cette détérioration de la situation puisqu’il a observé un silence totale et coupable sur les anomalies portant sur des milliards de dinars
Il est temps que les vrais responsables de la situation plus que catastrophique dans laquelle se trouve la Tunisie, au point d’être au bord de la faillite, rendent des comptes et paient surtout que plus de trois années durant, Youssef Chahed, censé être venu pour adopter les réformes nécessaires, s’est lancé dans une course effrénée à Carthage tout en faisant du tape-à-l’œil avec une mise en scène quant à une fausse guerre contre la corruption.
Noureddine HLAOUI