- Des dizaines de milliers de partisans à Sfax et 17 mille présents en live sur Facebook…
- Annonce d’une prochaine plainte devant la Fédération internationale des journalistes
Tunis – « Univers news » – Politique
Après le triste épisode de l’Assemblée des représentants du peuple, on attendait avec grande curiosité le passage de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, à Sfax, aujourd’hui samedi 20 mars 2021 à l’occasion de la célébration du 65ème anniversaire de la Fête de l’Indépendance.
Nombreux sont ceux qui ont parié sur un fiasco de la marche et du meeting du PDL, mais ce qui s’est passé est tout à fait le contraire.
En effet, on y a enregistré une foule des grands jours avec des dizaines de milliers de participants à la marche puis au meeting ponctué de certains tableaux de chants et de danses avant d’être clôturé par une allocution prononcée par Abir Moussi.
Aussi bien lors de la marche que du meeting, de nombreux slogans ont été brandis et criés par les participants dont notamment ceux à la gloire de la Tunisie, de son étendard et de sa souveraineté, sans oublier ceux contre les intégristes fondamentalistes, contre Ghannouchi et contre Al Qardhaoui qui s’est vu, justement, affubler du qualificatif d’assassin.
Il ne faut jamais oublier que les manifestations de Sfax ont toujours constitué une étape décisive dans tous les mouvements de foule et de protestation. Le rassemblement de Sfax, un certain 13 janviers 2011 ayant été suivi, moins de 24 heures après, par la chute du régime de Ben Ali, est encore présent dans les esprits des Tunisiens.
Le degré d’adhésion de la foule enregistré à Sfax a été toujours significatif et déterminant pour la suite de tout mouvement. Ainsi, après le forcing d’Ennahdha, étrangement et curieusement soutenu par d’autres formations politiques, se disant, progressistes et démocratiques, conférant, de la sorte, un coup de pouce à Ghannouchi alors qu’officiellement, elles prétendent vouloir sa peau, on était curieux d’en voir l’impact sur le meetinfg de Sfax.
Ainsi, face aux tentatives de les enterrer, Abir Moussi et le PDL ont répondu par un raz-de-marée populaire dont l’ampleur a dépassé tous les rassemblements même ceux tenus à une échelle nationale.
Puis il y a eu le discours, sans « feuille » donc improvisé tout en étant visiblement très bien préparé dans le sens où il y avait une structure, un enchaînement et une suite dans les idées.
Elle a évoqué, au départ, la situation socioéconomique dans la région de Sfax dont celle ayant trait aux secteurs de l’industrie et de l’agriculture avant de passer aux questions d’ordre général et de finir avec les événements survenus tout récemment à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Mais le clou en cette fin de partie du discours, demeure la décision de boycott prise par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) de toutes les activités d’Abir Moussi et les péripéties ayant conduit à cette décision.
Concernant le journaliste, Sarhane Chikhaoui, la présidente du PDL rappelle qu’elle n’a rien dit pouvant toucher à son honneur. « J’ai juste demandé ce qu’il faisait dans cette cave à 17h30 à un moment où il n’y avait pas d’activités à couvrir et surtout que cette cave était censée fermée parce que pouvant représenter une menace comme l’a mentionné, également Samia Abbou.
Et j’ai demandé ce que faisait la femme de ménage sans la moindre arrière-pensée d’ordre moral. J’ai posé ces questions dans un souci sécuritaire.
Quant à Saber, j’ai voulu le mettre en dehors de la polémique en disant qu’il était juste une « personne qui obéit aux ordres », reprenant un proverbe bien de chez nous. Mais une mise en scène de très piètre qualité a voulu en faire un procès d’intention et l’exploiter pour permettre au « cheikh » de faire une pseudo-contre attaque puisqu’il s’est empressé d’aller boire un café tout en essayant de paraître comme étant le plus grand défenseur des journalistes et de la liberté de la presse… »
Après ces rappels en substance, Abir Moussi a fortement critiqué la décision du SNJT et l’attitude de certains autres plateaux « qui se sont ligués, selon ses propres termes, cotre elle et contre le PDL en déformant, parfois, la réalité et en se basant sur des contre-vérités propagées par certaines pages Facebook »…
D’ailleurs, elle a annoncé une prochaine plainte adressée à la Fédération internationale des journalistes.
En tout état de cause, la décision de boycott a, peut-être, une valeur symbolique, mais aucune portée efficace dans la mesure où par les temps qui courent, et en ces moments où la primauté revient aux nouvelles technologies, à l‘Internet, aux réseaux sociaux et aux « live », les médias classiques se trouvent largement dépassés.
Pour preuve, le live d’Abir Moussi, était suivie, pendant des heures entières, par près de vint mille internautes, ce qui confirme l’inutilité du boycott. On se rappelle tous, que du temps de l’ancien régime qui exerçait une censure implacable, les Tunisiens parvenaient, tout de même et grâce à un système « D », à accéder à l’information voulue.
D’ailleurs, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce boycott comme étant une forme de censure et d’empêchement d’accéder à l’info.
Il est aberrant qu’il n’y ait aucune décision aussi formelle de boycott à l’encontre d’al-Karama ou d’Ennahdha qu’on veut placer sur le même pied d’égalité que le PDL, sachant que Makhlouf, Affès, Zid, et autres El Hachemi, Aloui et Daly continuent à se pavaner à travers les plateaux radiotélévisés malgré leur comportement takfiriste et violent, notamment contre les femmes.
En tout état de cause, Abir Moussi et le PDL ont prouvé d’une manière triomphale qu’ils représentent le plus puissant phénomène politique à l’heure actuelle confirmant les tendances dans les sondages et qu’ils constituent une réalité tangible et incontournable, n’en déplaise à ceux qui ont le complexe ou le syndrome d’Abir Moussi…