La première réaction, digne de ce nom, à l’allocution faite par le chef de l’Etat annonçant la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple, dont les activités sont déjà gelées, est venue de la part de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL).
Après s’être félicité de la décision de dissolution du Parlement, Abir Moussi a tenu à mettre en relief le combat qu’elle a mené avec les Destouriens afin de faire sortir le chef des Frères musulmans de l’ARP par la tout petite porte.
Et maintenant voilà que tout le Parlement, dans sa forme récente, n’a plus d’existence, enchaîne t-elle. « Ce parlement qui a humilié les femmes et leur a tapé dessus, ce parlement, qui voulait revenir sur les acquis de l’Etat moderne en portant atteinte au Code du Statut personnel, n’est plus, précise t-elle en substance.
Et de rappeler que depuis huis mois, le PDL avait applaudi au processus du 25 juillet 2021, mais il a toujours appelé à la dissolution de l’ARP et d’organiser des élections anticipées après assainissement du climat électoral.
« Or, c’est le président de la République qui a encouragé les intégristes à aller de l’avant dans leurs manigances à cause de ses lenteurs alors que jusqu’au 28 mars, il pouvait prendre cette décisions après l’annonce faite par le soi-disant bureau de l’ARP », indique t-elle encore.
Et tout en savourant cette défaite cuisante des islamistes, Abir Moussi se tourne avec le chef de l’Etat pour lui dire qu’elle réclame, maintenant, « des décisions officielles, claires et écrites paraissant au JORT, et non pas des décisions annoncées verbalement.
Des décisions annonçant la dissolution de l’ARP, la convocation des citoyens à des élections législatives et présidentielles anticipées tout en procédant à un assainissement sérieux du climat électoral ».
Et d’expliciter que selon la Constitution, le scrutin doit avoir lieu, obligatoirement, dans 90 jours au maximum,
Pour la présidente du PDL, le « combat continue maintenant contre le projet personnel de Kaïs Saïed qui a profité de la conjoncture pour s’approprier tous les pouvoirs avant de réitérer son rejet de l’échéancier prôné par sa feuille route. C’est-à-dire, non au délai de décembre pour les élections et non à la consultation électronique ».
En attendant, les réactions des divers acteurs politiques et sociaux, la bataille semble être lancée entre Kaïs Saïed et Abir Moussi. En tout cas, la présidente du PDL en a donné le signal !…
Noureddine HLAOUI