Par Mustapha MACHAT
La guerre déclenchée par les Russes en Ukraine vient corser les malheurs de la Tunisie en ces circonstances, déjà, tragiques avec une crise socioéconomique sans précédent après une décennie de gestion catastrophique menée par les islamistes d’Ennahdha, avides de pouvoir et de butin
En effet, les retombées de cette guerre sont présentées par les experts comme étant graves voire désastreuses, notamment pour la sécurité alimentaire et les équilibres financiers.
Jusqu’à présent, on n’a vu que des annonces de tentatives pour rapatrier les ressortissants tunisiens, plus particulièrement les étudiants, vivant en Ukraine, sachant que les autorités officielles ne sont même pas capables d’avancer un chiffre précis quant au nombre des étudiants tunisiens dans ce pays.
D’autre part, on n’a vu aucune prise de position officielle de l’exécutif tunisien vis-à-vis des deux belligérants parce qu’il n’a pas de poids à l’international. Et dire qu’à titre d’exemple, Bourguiba, alors qu’il dirigeait le mouvement de libération nationale, avait vu juste en soutenant les alliés dans leur guerre contre les nazis allemands, pourtant largement favoris pour remporter la Seconde guerre mondiale. Ce qui lui avait permis de se retrouver en position de force après l’indépendance du pays.
Autrement dit, et pour le cas de figure actuel, on découvre que la Tunisie n’a plus aucune approche visionnaire, ce qui l’a empêché d’avoir la stratégie adéquate et efficace pour faire face à cette crise. Une stratégie qu’il fallait l’avoir avant même le déclenchement de la guerre, surtout que tout laissait prévoir un pareil aboutissement de la tension entre la Russie et l’Ukraine.
Est-il encore temps de mettre en place ladite stratégie ? Rien n’es t moins sûr, dans le sens où cette guerre va impacter très sérieusement notre pays parce qu’il fallait s’assurer dès le départ une bonne couverture en termes d’hydrocarbures, au moment où les prix du baril étaient au plus bas, au début de la pandémie du coronavirus.
Résultat : notre pays subit de plein fouet la flambée du prix du pétrole, surtout que tout dollar supplémentaire pour le baril du pétrole va coûter 120 millions de dinars à la Caisse de compensation.
Donc, encore une fois, les autorités font preuve d’un manque flagrant d’esprit d’anticipation, indispensable pour gérer convenablement et efficacement les affaires d’un pays. Et encore une fois, force est de reconnaître que la faute incombe, essentiellement, à l’accumulation des anomalies durant toute une décennie ayant mené la Tunisie au bord de l’abîme.
M.M