Pour cet « acte X » les Gilets Jaunes (GJ) se préparent à défiler dans tous les coins de France avec, pour la première fois depuis le début de leur mouvement, à leur tête les trois grandes figures emblématiques : Eric Drouet, Maxime Nicolle et Priscillia Ludosky.
Malgré leurs divergences sur la suite du mouvement, ils ont mis en avant l’objectif de rassembler un million de personnes en hommage et en solidarité avec les victimes des précédentes manifestations. Certains défileront avec une fleur ou une bougie en leur hommage et, en prévision, une minute de silence sur la Place d’Italie à Paris.
En face, le gouvernement français, sans beaucoup d’imagination, peine encore à trouver la solution en vue d’endiguer ce péril des « GJ ». La seule tactique trouvée pour répondre au soulèvement populaire qui perdure : la tactique du « bâton puis la carotte ».
1. Le bâton : un arsenal de répression sans précédent
Durant ces 2 mois de manifestations, la liste des blessés ne fait que s’allonger Le journal « Libération » décompte 93 blessés graves au 14 janvier, le collectif « Désarmons-les » évoque 98 blessés, pour la plupart graves et pour certains plus légers. D’autres sources ont recensé 300 blessures qui auraient été causées par les forces de l’ordre. Le point commun entre ces différents recensements est l’omniprésence de blessures causées par le « lanceur de balles de défense » LBD et la « grenade à effet de souffle » GLI-F4. Cette dernière est la grenade la plus puissante qui peut être utilisée en manifestation sachant que la France est le seul pays d’Europe à utiliser cet équipement pour le maintien de l’ordre.
Le recours non nécessaire et disproportionné à ce genre d’armes de la part de personnes dépositaires de l’autorité publique a été considéré par le défenseur des droits de l’Homme, Jacques Toubon, plusieurs syndicats et autres observatoires comme étant une « violation des règles prévues par le Code de la sécurité intérieure ». Malgré ces alertes venant de part et d’autres, Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, reste sourd d’oreille et leur déploiement reste toujours de rigueur.
2. La carotte : un grand débat national
Devant la grogne populaire et la montée en puissance du mouvement des « GJ », et pour calmer les ardeurs, le président Macron a adressé le 13 janvier une lettre ouverte aux Français les invitant à un « grand débat national », à l’échelle des régions de France, qui va durer deux mois afin de recueillir les expressions personnelles des Français et « prendre le pouls vivant du pays ». Les quatre thèmes autour desquels ce débat devra s’articuler sont : la « transition écologique », la « fiscalité », les « services publics » et la « citoyenneté »
Or ces débats étaient censés symboliser la réponse à la colère des gilets jaunes. Sauf que, tel le premier qui a eu lieu le 15 janvier en Normandie, ils se dérouleront avec les maires des régions et non avec les «GJ » …un débat qui, d’ores et déjà, a été considéré comme « tardif », « biaisé », « scandaleux », « de la poudre aux yeux », « inutile »…par les « GJ » en colère.
La main tendue par Macron ne semble pas, apparemment, convaincre ces « GJ » et ils le lui feront montrer lors de cet « acte X ». Cet acte mobilisera ou pas le « million » de manifestants attendus ???
(Paris. De notre correspondant particulier Mongi Hazgui)