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Pour une affaire aussi grave, on a lancé, juste, des investigations par des unités sécuritaires d’El Aouina !!!
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Si le cabinet princier qatari est impliqué, ne fallait-il pas réagir au niveau diplomatique ?!
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Si le directeur d’Ooredoo a procédé à des écoutes, quelles mesures doivent prendre les autorités tunisiennes concernées ?
Jamais les membres du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi n’ont été si précis et si prolifiques en données concrètes et en preuves tangibles et facilement vérifiables que lors de la dernière conférence de presse tenue mercredi 9 février 2022.
En dépit de tout cela, et à peine quelques heures après ladite conférence de presse, Imed Khemiri et autres dirigeants d’Ennahdha ont eu l’audace de tenir, à leur tour, un point de presse pour nier les faits révélés par les membres du Comité de défense, mais sans apporter la moindre contre preuve.
… Au bord de l’hystérie… !!!
Au contraire, visiblement ébranlés et au bord de l’hystérie, ils ont multiplié les menaces laissant miroiter, comme à leur habitude, des risques de « guerre civile ». Et curieusement, ils n’ont prononcé à aucune fois, leurs fameux conseils de s’adresser à la justice.
Ce qui fait rire est qu’ils osent dire que les membres du Comité de défense avaient « innocenté » Rached Ghannouchi dans un souci évident de placer leur « cheikh au beau sourire » loin de tout soupçon. Il faut dire que cette fois-ci, on tient, normalement le bon bout avec deux accusations aussi précises et aussi graves.
D’un côté, le Comité jure ses grands dieux quant à l’existence de mails et de documents confondant un Nahdhaoui s’occupant des finances d’Ennahdha qui maniait des millions de dollars et autres euros en recevant, des dizaines et des dizaines de millions de dollars de la part du cabinet princier qatari dont certaines sommes passaient en espèces par le Salon d’honneur de l’aéroport international de Carthage, sous contrôle de la Troïka. Blanchiment d’argent, avez-vous dit !!
Et d’un… D’autre part, il ya cette histoire de la plus haute gravité. En effet, selon le Comité de défense, le nouveau directeur général de l’opérateur téléphonique qatari Ooredoo, Mansour Rached El Khater, en place à Tunis depuis le 5 novembre 2019, « a chargé une équipe technique de l’opérateur pour mettre en place une chambre d’écoute à l’encontre de politiciens et de cadres sécuritaires supérieurs avant d’en remettre les résultats à Rached Ghannouchi et son fils Mouâdh lors d’une rencontre, une fois par quinzaine, dans un hôtel à Gammarth et dans des circonstances très spéciales… ».
L’enquête du tribunal militaire…
Autre point important, Me Raddaoui du Comité de défense, précise, encore, que Tribunal militaire a ouvert une enquête, il y a un mois, à propos de cet épisode, avec pour chefs d’accusation l’espionnage et la collusion avec un pays étranger en temps de paix à l’encontre de Rached Ghannouchi, son fils Mouâdh et Béchir Akremi. Jusque-là, tout semble limpide.
Mais si les révélations sont étayées et prouvées, pourquoi les autorités officielles, autrement dit l’Etat, ne se sont pas manifestées pour crier haut et fort qu’elles confirment ces accusations.
Et puis, comment confie t-on une affaire de cette envergure touchant à la sécurité nationale avec des lueurs de haute trahison, d’espionnage et de collusion avec un pays étranger à une unité d’agents comme s’il s’agissait d’un vulgaire fait divers. Et puis, les personnes accusées de tels « crimes », devraient être interrogées en état d’arrestation. Pour beaucoup moins que ça, théoriquement et officiellement, l’autre Nahdhaoui, Noureddine Bhiri se trouve placé en résidence surveillé.
Et puis, si le volet de blanchiment d’argent est prouvé et si le cabinet princier qatari est impliqué, la moindre des choses aurait consisté à la convocation de l’ambassadeur de l’Etat de Qatar sans oublier de faire le nécessaire à propos de la chambre d’écoute qui aurait été mise en place par l’opérateur qatari. Et puis que fait encore chez nous l’association dite, l’Union des savants musulmans réputée pour son soutien et son incitation à la haine et au terrorisme ?
N’oublions pas que notre président a été désigné à la tête de la Ligue internationale des juristes en Droit constitutionnel créée et installée à Doha, et dont le premier congrès devait se tenir à Tunis.
En tout état de cause, les observateurs estiment qu’il y a deux possibilités dans le cas d’espèce. Ou les affirmations du Comité de défense sont exactes et avérées, comme ile l’assurent, et alors, on devrait traduire, illico presto, les personnes citées devant les tribunaux. Ou alors, le contenu de la conférence de presse est approximatif et sans preuve ni fondement, et alors ce sons les membres dudit comité qui doivent répondre de l’accusation de « fausses informations de tentative d’induire la justice en erreur ».
Et surtout qu’on ne laisse pas traîner cette affaire, comme on s’est habitué à le faire. Surtout que certains bruits courent qu’il y aurait, à la rigueur, un bouc-émissaire pour porter toute l’affaire comme cela a été fait avec Mustapha Khedher.
C’est dire que les Tunisiens craignent qu’on va finir par noyer le poisson dans l’eau…
Noureddine HLAOUI