De violents affrontements entre groupes armés ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi dans la capitale libyenne Tripoli (ouest), sur fond de crise politique majeure dans ce pays plongé dans le chaos depuis plus d’une décennie. Réagissant à cette situation, l’ONU a fait part de son inquiétude face à cette dangereuse escalade, alors que Washington menace de sévir contre les belligérants, appelant à privilégier le dialogue, pour résoudre les différends.
Des échanges de tirs nourris et des déflagrations ont retenti dans plusieurs quartiers de Tripoli, et des images diffusées par la presse locale montraient des civils en panique pris au milieu des tirs dans une zone très fréquentée de la capitale.
Les combats, d’une grande intensité, ont opposé deux influentes milices de l’Ouest libyen, selon des médias locaux.
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé ce samedi sa préoccupation. « La MANUL a reçu des informations faisant état d’affrontements à Tripoli la nuit dernière entre des groupes armés, qui ont mis en danger la vie de civils, et par ailleurs de la mobilisation de groupes armés ainsi que d’armes lourdes provenant des zones entourant Tripoli », a déclaré la MANUL dans un communiqué.
Selon une source de sécurité locale, au moins quatre personnes avaient été blessées dans les affrontements. La mission de l’ONU a appelé toutes les parties en Libye à faire preuve de retenue maximum et à régler les différends par le dialogue afin de préserver la fragile stabilité du pays.
Ces affrontements surviennent environ trois semaines après la tentative avortée d’un Premier ministre rival, Fathi Bachagha, soutenu par le Parlement et par l’homme fort de l’Est Khalifa Haftar, de s’emparer du pouvoir à Tripoli, siège du gouvernement intérimaire dirigé par Abdelhamid Dbeïbah. Ce coup de force manqué avait déjà été accompagné de plusieurs heures de combats en plein cœur de la capitale.