Par Abdelaziz Kacem
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Le terroriste est un fan de Seif Makhlouf, éduqué à la bonne école !
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Le cri « Allahu Akbar », appel à la prière, au départ, est devenu le beuglement annonciateur du crime accompli ou à accomplir
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L’Occident a toujours caressé l’islamisme dans le sens du poil. Par myopie ou par cynisme…
C’était à Rambouillet, ville paisible, à quelques encablures de Paris. C’est dans son célèbre Château qu’eut lieu, le 22 février 1961, l’historique rencontre De Gaulle-Bourguiba, deux géants. 60 ans plus tard, un misérable, natif de Tunisie, fraîchement daéchisé, y grave aussi son nom.
C’était hier, vendredi 23 avril. Stéphanie, la quarantaine, adjointe administrative au commissariat de la ville eut le malheur de croiser la bête bipède. Égorgée, au cri de Allahu Akbar, elle laisse deux orphelins.
D’après les premiers éléments de l’enquête, le terroriste est un fan de Seif Makhlouf, éduqué à la bonne école. Et puis, c’est le mois saint de Ramadan et c’est le vendredi. Les rétributions divines sont décuplées. Tuer un kafir, en cette période et en ce jour de la semaine, c’est le Paradis garanti et le nombre de HOURIS promises passe de 70 à 140. La porno-dévotion. Voilà la culture que l’on inculque, dans certaines mosquées, à des tarés savamment débilités.
Il faut se rendre à l’évidence. Si cohérente et si morale que soit une religion, elle évolue immanquablement vers le schisme et la corruption. Le cri « Allahu Akbar », appel à la prière, au départ, est devenu le beuglement annonciateur du crime accompli ou à accomplir. Nous savons maintenant que tous nos takbiristes sont des takfiristes à la dague bien aiguisée.
Et à la fin des fins, la valeur d’une religion dépend de ce que ses fidèles en font. Que l’on cesse de me dire que tous les crimes commis au nom de l’islam n’ont rien à voir avec notre vraie religion. Toutes les horreurs sont dans les trois quarts de notre théologie. Toutes les fatwas de l’épouvante procèdent de solides références.
Si Moïse, Jésus et Mohammed, ressuscitaient aujourd’hui, aucun d’entre eux ne se reconnaîtrait dans la religion qu’il avait initiée. L’homme doit maintenant s’intéresser non à la religion, mais aux religions, « ce n’est qu’à travers elles, écrit Cioran, qu’il sera à même de comprendre les versions multiples de son affaissement spirituel. »
À chaque acte terroriste perpétré en Europe, nous avons pris l’habitude d’exprimer notre révulsion voire notre honte, doublées d’un reproche galvaudé. Mais il est hélas, vrai, que l’Occident a toujours caressé l’islamisme dans le sens du poil. Par myopie ou par cynisme, ils nous ont tant chanté les vertus d’un islam modéré, compatible avec la démocratie.
De grâce, chers amis européens, champions de la laïcité, arrêtez de vous moquer de nous. Vous sous-estimez notre propension à la modernité. Vos accointances mercantiles avec le wahhabisme vous rendent complices de bien des vilénies et vous obligent à des concessions, au détriment de votre propre sécurité. Attendez-vous donc à d’autres actes barbares.
Il y a juste dix ans, dans son remarquable essai, Le Dérèglement du monde, Amin Maâlouf vous avertissait :
« Je l’écris sans détour, et en pesant mes mots : c’est d’abord là, auprès des immigrés, que la grande bataille de notre époque devra être menée, c’est là qu’elle sera gagnée ou perdue. Ou bien l’Occident parviendra à les reconquérir, à retrouver leur confiance, à les rallier aux valeurs qu’il proclame, faisant d’eux des intermédiaires éloquents dans ses rapports avec le reste du monde ; ou bien ils deviendront son plus grave problème. » Ils le sont, désormais.
A.K