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Auteur d’un conflit d’intérêts avéré, Fakhfakh dénonce «une campagne de dénigrement »
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Saïed, enclin à opter pour un gouvernement formé de patriotes et de compétences loin des partis politiques
L’homme le plus crédible en Tunisie, l’homme le plus propre et l’homme qui a la plus forte personnalité dans le pays, on a nommé Elyès Fakhfakh, chef du gouvernement jusqu’à nouvel ordre, est plus que jamais sur la sellette. Il doit faire face à la plus tumultueuse des tempêtes. Un vrai ouragan auquel Fakhfakh semble vouloir résister.
En effet, selon les dernières nouvelles, et en dépit des preuves accablantes concernant son implication dans le conflit d’intérêts voire carrément dans une affaire de corruption, M. Fakhfakh trouve le moyen d’accuser ses « détracteurs » de cabale contre lui avec l’intention d’abattre son gouvernement. Autrement dit, le chef du gouvernement semble être le seul à être convaincu de son innocence, de sa bonne foi et de la nécessité de poursuivre sa mission de lutte contre la corruption et du recouvrement de la confiance du peuple.
Nous demandons à nos lecteurs de découvrir le contenu du communiqué du Conseil des ministres tenu, ce jeudi 2 juillet 2020 et juger eux-mêmes du degré d’inconscience quant au délit commis et reconnu comme tel pat tous les juristes du pays.
En voici le texte dudit communiqué : «Le Conseil ministériel réuni, jeudi 2 juillet 2020, a condamné ce qu’il a qualifié de « campagne de dénigrement touchant récemment le chef du gouvernement ainsi que son équipe », exprimant « son attachement à l’assainissement du climat politique et social et au respect de la transparence et de la primauté de la loi ». Sans commentaire…
On dira, juste que la majorité des juristes, l’éminent Slim Laghmani en tête, sont persuadés que Fakhfakh doit s’en aller, la majorité des hommes de médias et de communication sont persuadés qu’il devrait partir, même les députés de la coalition démocrate reconnaissent que la présomption de corruption est étayée, il devrait démissionner. Mohamed Abbou, qui tient à son maintien, a abondé dans le même sens !…
Ainsi, sauf miracle contre toute logique, le chef du gouvernement devrait jeter l’éponge car, franchement, même si on lui trouve une échappatoire pour rester au pouvoir, il n’a plus d’autorité ni morale, ni éthique, ni encore politique pour poursuivre sa mission à La Kasbah.
En tout état de cause, si Fakhfakh s’en va comme le veut la loi, la constitution, la justice et l’éthique morale et politique, le président de la République serait enclin à lui trouver un successeur en dehors du cercle politique et partisan.
En effet, étant donné la situation de faillite ou presque du pays comme le reconnaissent tous les experts économiques, il serait plus judicieux d’opter pour un nouveau chef d’orchestre du domaine, sachant que l’opinion publique est favorable à un nouveau gouvernement sans implication des partis, mais dirigé et composé, plutôt, de personnalités patriotes et indépendantes reconnues tout en étant des compétences avérées.
Il faut dire que l’expérience a démontré que pour les politiciens et les partisans, l’intérêt suprême de la patrie est le dernier de leurs soucis, alors que pour l’étape actuelle, tout le monde s’accorde à dire que l’essentiel réside dans le sauvetage de la Tunisie.
D’ailleurs, même les instances financières internationales notamment européennes et américaines (FMI, BM, UE, etc.) sont unanimes à ne plus accorder de facilités de décaissements et de crédits si le pays ne sera pas mis entre des mains sûres et capables de le tirer du pétrin…
Noureddine HLAOUI