- Le rôle de Frikha et Syphax Airlines dans les voyages des jeunes Tunisiens à élucider
- Qui pourrait oublier l’invasion de l’ambassade américaine ?
- Sihem Ben Sedrine, « chouchou » du Cheikh veut « saigner » le peuple tunisien
« Du Jamais vu !»… « Inadmissible ! »… Il s’agit d’autant d’exclamations qui peuvent s’appliquer à plusieurs situations régnant en Tunisie.
Cela s’applique à ce qui s’est passé, tout récemment à l’agence Tunis-Afrique-Presse avec l’entre des forces sécuritaires armées au siège de cette prestigieuses institutions médiatique publique sur ordre de Mechichi…
Cela s’applique aux multiples décisions prises par le chef du gouvernement, rien que pour satisfaire aux desiderata de son matelas politique…
Cela s’applique au comportement de Rached Ghannouchi qui, à la tête de l’Assemblée des représentants du peuple, agit comme s’il s’agissait de sa propre ferme…
Cela s’applique à Kaïs Saïed qui se comporte comme s’il appartenait à une autre planète et qui continue, près d’un an et demi après son élection, à se comporter, d’abord par messages codés sans jamais oser nous dire ce qu’il veut comme projet de société, puis d’une manière franche pour bloquer tout.
Cela s’applique aux membres de Qalb Tounès qui continuent à servir docilement et aveuglément Ennahdha pour sauver ce qui reste de leurs intérêts étroits.
En résumé, nous vivons une situation jamais vue et surréaliste…Une ambiance de fin de règne pour toutes les composantes du système politique né depuis ce qu’on appelle la révolution du 14 janvier 2011.
Ce système, dominé, d’abord, outrageusement par le parti islamiste, a été à l’origine de toutes les calamités dont nous souffrons aujourd’hui. N’est-ce pas qu’aujourd’hui, tous les dysfonctionnements semblent trouver leurs origines dans la gestion catastrophique durant les deux premières années de la Troïka et au cours desquelles le pays a été gouverné par des gens incapables et sans aucune expérience;
Dans cet ordre d’idées, on peut citer les Hamadi Jebali, Ali Laârayedh, Noureddine Bhiri, Noureddine Khadmi, Abdelkrim Harouni, Mohamed Ben Salem, etc.
On découvre que les recrutements par dizaines de milliers, c’est eux, la dilapidation des deniers publics dont notamment les 5 milliards de dinars de dépôts existants et les 3 milliards de dinars fruit de la vente d’une partie de Tunisie Telecom ont été évaporés. C’est encore eux.
Le limogeage de dizaines de juges, c’est eux, les attentats et les assassinats politiques, c’est sous leur mandat, du reste illégal. L’extradition dans des conditions trop louches de Baghdadi Mahmoudi, c’est toujours eux;
Le noyautage du ministère de l’Intérieur par une armada de personnels mis sur le compte d’Ennahdha, c’est eux. L’encouragement prodigué aux voyages en Syrie et en Libye a eu lieu sous leur mandat sans que personne ne nous dise les tenants et les aboutissants de Syphax Airlines et de la vérité sur les centaines de voyages entrepris en Turquie via un aéroport « discret ».
L’invasion de l’ambassade américaine, c’est au cours des deux mêmes années 2012/2013… La tenue du forum sur la Syrie et la rupture des relations avec ce pays, c’est eux… La prolifération d’Ansar al-chariâa qui avait investi certains plateaux radiotélévisés, c’est eux.
Et à chaque fois où l’on croit que le mouvement islamiste allait partir, il parvient à renverser la vapeur.
C’est d’abord, feu Béji Caïd Essebsi avec son acceptation du fameux consensus, puis il y a eu Youssef Chahed qui leur a permis de perdurer jusqu’aux élections de 2019.
C’est dire qu’Ennahdha a envenimé et envenime encore la vie politique. Pour y parvenir, il a usé de divers subterfuges dont notamment le fait d’avoir imposé Sihem Ben Sedrine à la tête de l’IVD et l’entrave à l’installation de la Cour constitutionnelle.
Résultat, à cause de cette pernicieuse IVD, Ennahdha et ses partisans veulent saigner le pays avec la création d’un fonds dit al-Karama qui nécessiterait 3 milliards de dinars !!
Et avec l’absence de la Cour constitutionnelle, une autre crise est née sur fonds de rivalité entre le président de la République et le président de l’ARP.
Quant à Mechichi, il est le personnage qui recueille l’unanimité contre lui pour puisqu’au lieu de démissionner, il a préféré se jeter dans les « bras » d’Ennahdha juste pour garder le « fauteuil »
La situation actuelle est dans une impasse telle qu’on est tenté, malheureusement, de dire qu’elle est à un point de non retour. Pire encore, on est au point de faire associer les forces armées militaires et de sécurité intérieure aux clivages et aux tiraillements.
Résultats : chacun des « trois présidents » s’arroge des droits et des prérogatives surtout pour l’interprétation de la Constitution. Les partisans de Saïed estiment qu’en l’absence de la Cour constitutionnelle, il devient, automatiquement, le seul habilité à l’interpréter.
Ses opposants estiment que cette approche est complètement fausse. Pour deux raisons : Kaîs Saïed est un simple assistant en droit constitutionnel et n’a jamais été considéré comme étant une référence en la matière.
Ensuite, à supposer que le président de la République n’appartient pas à la famille des juristes, que doit-on faire ? Doit-on lui confier malgré tout la tâche d’interpréter la Constitution ?
Dans cette ambiance délétère, nous avons désormais deux forces porteuses d’armes, deux instances juridictionnelles. Tout est ambigu et flou. Et la faute incombe, indiscutablement à Ennahdha qui veut profiter de cette situation pour imposer continuellement sa mainmise sur le pouvoir. Mais voilà qu’il est le premier à s’en faire brûler.
l n’en demeure pas moins que ce sont les Tunisiens qui en pâtissent, en premier, et risquent – si ce n’est déjà fait – de payer la note au bout du compte.
En tout état de cause, au rythme où vont les choses, la maison Tunisie risque, sérieusement, de s’effondrer et de tomber. Et dans ce cas, il le sera sur la tête de tous sans la moindre distinction. Mais les politiciens semblent s’en balancer et continuent à se chamailler ayant pour seul but, chacun, d’avoir le dernier mot dans un comportement mesquin marqué par les alter egos surdimensionnés.
Dernière remarque de logique. Toutes les parties, en conflit pour s’assurer le contrôle au pouvoir, semblent oublier qu’ils seraient en train de baliser le terrain à l’étoile « surnommée, le « bulldozer », de les supplanter d’un seul coup. Vous aurez compris qu’il s’agit du Parti destourien libre (PDL) et de sa présidente Abir Moussi.
Noureddine HLAOUI