La plateforme d’analyse du marché des jeux et ses dernières tendances Newzoo, vient de publier son rapport de l’année 2021. Marquée par la pandémie du COVID-19, l’industrie du gaming se porte à merveille.
En effet, selon le rapport, 2,8 milliards de joueurs dans le monde vont permettre au marché mondial des jeux de pouvoir générer en 2021, des revenus de l’ordre 189,3 milliards de dollars. Les marchés émergents généreront une grande partie de ces nouveaux revenus, alors que les infrastructures et les économies continueront de croître dans des régions comme l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Un secteur en pleine expansion, malgré la pandémie qui fait rage. Mais qu’en est-il du gaming en Tunisie ? Pour en savoir plus, nous avons contacté Amine Bouneoues, journaliste spécialisé et grand passionné des jeux vidéo.
Parle-nous du gaming en Tunisie. Quelles sont ses spécificités ?
J’estime qu’on au minimum en Tunisie, 1 millions de joueurs toutes plateformes confondues : sur mobile, PC et consoles de salon. La tranche d’âge des joueurs se situe entre 15 et 35 ans.
En tant que pratique, le gaming en Tunisie, à l’instar de la population mondiale, est devenu populaire pour trois raisons principales : l’accessibilité sur tous smartphones (toutes gammes confondues) comme le jeu Free Fire par exemple, qui est compatible avec tous les appareils et toutes les connexions disponibles sur le marché. Deuxièmement, quand on joue, on reste à la maison et sort moins souvent. Une raison valable, surtout durant le Covid-19 qui encourage le confinement. Troisièmement, la plupart des jeux en ligne sont en mode « Free-to-play », autrement-dit : gratuits.
Selon-toi, quelles sont les difficultés de ce secteur en Tunisie
Il s’agit principalement de l’accès aux ressources financières. Quand on publie un jeu vidéo, il faut énormément d’argent, notamment en devises, pour assurer son suivi marketing sur les plateformes internationales.
D’ailleurs, des fonds d’investissement qui encouragent le gaming accompagnent les startups officiant dans ce domaine en injectant des fonds en devises en non en dinars
Malheureusement, les quelques studios de développement de jeux vidéo situés auparavant en Tunisie n’ont eu d’autre choix que de s’expatrier pour pouvoir évoluer. S’ajoute à cela l’absence de compétences et de certains profils que l’on ne trouve malheureusement plus en Tunisie.
Comment vois-tu l’avenir du gaming en Tunisie ?
En revanche, il faut arrêter de penser à une industrie de jeux vidéo en Tunisie car il existe beaucoup d’obstacles. Pour ne donner que quelques exemples : une défaillance au niveau de l’infrastructure, notamment en termes de connectivité où la fibre optique, indispensable, coûte excessivement chère. On ne peut pas se comparer avec le Canada, devenu un hub reconnu à l’échelle mondiale et qui regroupe les plus grands studios comme Ubisoft, Activision…car le pays a su se baser sur une stratégie offrant les ressources techniques et nécessaires pour développer ce secteur en pleine croissance.
Qui plus est, certains studios basés en Moyen-Orient s’abstiennent d’ouvrir des serveurs de jeux pour les gamers tunisiens car ces derniers, malgré le fait qu’ils soient nombreux, ne dépensent pas d’argent. Sans oublier la réglementation de change qui demeure archaïque.