La réunion préparatoire au congrès électif de Nidaa a constitué une opportunité de plus pour les Nidaïstes, jaloux de leur parti, d’exprimer leur volonté de redorer le blason de leur mouvement à l’instar de ce qu’il était en 2012 et de ses beaux jours avec le leadership de Béji Caïd Essebsi.
Mais comme l’on s’y attendait, Hafedh Caïd Essebsi a continué à ramer contre le courant en suivant une politique destructrice consistant à dire « Moi ou personne… », sans se rendre compte que, par son comportement absurde et irrationnel, il est en train de faire le jeu de ses adversaires et de doper, par voie de conséquence, ses adversaires, à savoir, Ennahdha et Youssef Chahed tout en faisant couler son propre parti.
D’ailleurs, les observateurs sont étonnés que BCE ne se soit pas rendu compte que tout le mal provient de son fiston qui, en tant que tel, il se croit le « leader légitime et logique » par hérédité. Cette croyance avait été renforcée par un cercle de courtisans depuis la campagne électorale en 2014. Et parmi les membres de cette cour, il y avait, entre autres, Mohamed Lazhar Akremi, Khemaïs Ksila et Mohamed Ghariani…
Ainsi, voyant Mohsen Marzouk bénéficier des faveurs du « pater », HCE et son entourage se sont insurgés et ont tout fait pour l’évincer. Et ce fut le congrès de Sousse, dirigé de « main de maître » par Youssef Chahed, sorti d’on ne sait où par Béji Caïd Essebsi pour présider la fameuse « Commission des Treize », qui a catapulté si Hafedh au sommet du parti.
Depuis, HCE a tenu à régner en solo à la tête de Nidaa et s’est évertué à renvoyer sine die le congrès électif, aidé en cela par bon nombre de courtisans qui se relayaient. Tantôt, Ons Hattab, d’autres fois, c’est Tahar Battikh, Sofiène Toubel, Mongi Harbaoui et la liste est longue…
Et depuis le grand Nidaa n’a cessé de se vider de ses barons. Saïd El Aïdi, Mohsen Marzouk, Hassouna Nasfi, feu Abada Kéfi, Mondher Haj Ali, Bochra Benhaj Hmida, Mustapha Ben Ahmed, Mahmoud Ben Romdhane, Leïla Chettaoui, etc., ont quitté la barque pour d’autres cieux à un point tel que de 86 membres élus à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le parti compte à peine une quarantaine de membres, renforcés, il y a quelque temps, suite à la fusion opérée avec l’Union patriotique libre (UPL) et ses 14 députés.
Or, le plus aberrant, c’est qu’au moment où il fait l’unanimité contre lui, même parmi les siens, HCE semble vivre sur une autre planète et croit toujours, dur comme fer, que portant le nom Caïd Essebsi, il doit devenir le futur président de la République Tunisienne !
Que nenni ! N’a-t-il jamais compris qu’il ne peut pas tenir quelques phrases d’affilée dans une conversation, lui qui n’a jamais participé à un débat sur un plateu ou présidé un meeting populaire ? On a oublié sa fameuse interview ficelée sur mesure, enregistrée et montée plusieurs fois sur la chaîne Nessma !
Comme on le constate, par son entêtement alors qu’il n’a aucune étoffe de leader, si Hafedh a biaisé tout le paysage politique et contribué à la montée d’autres personnages, très ordinaires qui se disent, à leur tour : « Pourquoi pas moi !? »
D’ailleurs, le chef du gouvernement actuel, venu au-devant de la scène par accident, celui de sa nomination par BCE en tant que chef du gouvernement, un poste qui aurait pu être attribué à cette époque à, un de quatre ou cinq autres personnalités, de loin plus compétentes. Sachant que son seul atout, en ces moments, était le fait qu’il était jeune.
D’ailleurs, l’argument massue que Youssef Chahed et ses lieutenants de courtisans, n’est autre qu’il se prétend être opposant à Hafedh Caïd Essebsi. Est-ce suffisant ? Parce que si Y.C. a d’autres arguments à faire prévaloir, qu’il les fasse connaître. Et ce n’est sûrement pas par ses pratiques, qualifiées de « moyenâgeuses, novembristes et benalistes », qui vont faire reluire son image auprès du peuple tunisien.
Ce ne sont pas les visites inopinées, les prises de photos et de vidéos lors de bains de foule provoqués, que les Tunisiens vont se faire embobiner. Pour ce, il faut un bilan de réalisations et d’acquis qui est trop loin d’être positif.
D’ailleurs, les analystes sont persuadés que Youssef Chahed perdrait beaucoup de ses arguments et si Hafedh Caïd Essebsi venait à quitter la scène politique à laquelle il a fait trop de mal. En s’éclipsant, HCE ôterait le principal argument au chef du gouvernement pour avoir son « projet politique » dont on n’a aucune des contours politiques, sociaux et économiques.
Alors, « Basta Hafedh » ! Votre départ ferait tomber le « fameux projet » de YC à l’eau, car ce dernier aura à faire à un autre Nidaa, autrement plus convaincant et plus efficace, sans compter avec le retour en masse des élus et des barons du Nidaa historique et enlèverait toute raison d’existence au projet de la coalition dont les membres ne sont autres que les Nidaïstes. A bon entendeur, salut !