TUNIS – UNIVERSNEWS Certains développements, au cours de ces derniers jours, provoquent les craintes chez beaucoup de Tunisiens, surtout que la situation est loin de se décanter et que le président de la République Kaïs Saïed continue à faire cavalier seul, dans l’exécution de « son programme », sans laisser une place à quiconque pour se joindre à se joindre à ses idées qui ne sont pas, encore, claires, même pour les plus avertis et pour le meilleurs analystes. Certains y voient, même, certaines incohérences.
Les choix des personnalités participant au dialogue national en est une et donne l’impression que Saïed agit selon le principe : « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi ! », ce qui n’est pas de nature à rassembler, mais qui va –et c’est pire- sur la voie des divisions, avec l’impression qu’il œuvre à diviser pour mieux régner.
Toute la Tunisie n’est pas pourrie et nul ne peut se prévaloir d’être plus patriote que les autres, parce qu’il n’y a pas un baromètre pour mesurer le patriotisme et que personne n’est le seul détenteur de la vérité, sauf le Bon Dieu, bien sûr.
Les dernières nominations aux postes de gouverneurs est la goutte qui a fait déborder le vase et les réseaux sociaux se sont acharnés à dévoiler certaines choses qui ne font pas plaisir. Certains voient, dans ce « mouvement dans le corps des gouverneurs » une manière de mainmise sur les chefs-lieux des régions, alors que d’autres se félicitent du fait que « le président de la République ait récompensé certains de ses partisans et de ses sympathisants ». D’autres voient que parmi les gouverneurs choisis, il y a des opportunistes et des malintentionnés.
En luttant contre la corruption, les malversations, le blanchiment d’argent et autres méfaits, on n’a pas le droit de s’attaquer aux institutions qui sont des symboles de la souveraineté de l’Etat de droit, surtout que ce n’est pas un droit acquis, mais de les assainir conformément à la législation et selon des méthodes légales. Certes, le temps presse pour Kaïs Saïed, mais à trop vouloir bien faire, on risque de tomber dans l’erreur, ce qui est grave et peut conduire à un désastre.
Tout le monde le pense, mais personne ne veut le claironner haut et fort : la majorité silencieuse craint l’instauration d’une dictature et la démarche suivie par Kaïs Saïed qui s’isole de plus en plus, à l’échelle nationale et internationale accentue les appréhensions. On attend que le président de la République les fasse disparaître, parce qu’il y va de l’intérêt supérieur de la patrie.
Faouzi SNOUSSI