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Où va-t-on après que l’État supporte la somme de 3,2 milliards de dinars de dépenses ?
Interviewé sur les ondes de Shems Fm, l’expert-comptable Anis Wahabi a commenté la loi de finances restrictive (LFR) pour l’année 2021.
Anis Wahabi a révélé que le déficit budgétaire est estimé à 9,7 milliards de dinars dans la LFR 2021 ne correspond pas à la réalité précisant qu’un autre montant plus réaliste existe, seuls les décideurs le connaissent.
Ce montant comprend, selon lui, « les impayés de l’Etat auprès de ses fournisseurs dont plusieurs ont fait faillite ou s’apprêtent à annoncer leur faillite. S’ajoute à cela le déficit des entreprises publiques. Sachant que l’Etat n’honore pas ses engagements financiers avec les entreprises publiques, comme la STEG et la SONEDE ».
Dans le même contexte, il a estimé que le déficit budgétaire s’aggrave de jour en jour avec l’absence de toutes réformes structurelles. « Une augmentation des dépenses de l’Etat de 3,2 milliards de dinars se cache derrière cette aggravation, et ce, contre une augmentation de 1,4 milliard de dinars seulement des ressources », a affirmé M. Wahabi.
Par ailleurs, l’expert-comptable a souligné que l’Etat a eu recours à l’augmentation de l’endettement local pour couvrir ses dépenses. Parce qu’en raison de la conjoncture actuelle, l’endettement extérieur n’est plus facile.
D’autre part, Anis Wahabi a indiqué que l’État n’a pas activé l’ajustement automatique des prix. Selon lui, celui qui règne craint désormais les conséquences de tout ajustement des prix, et l’État le supporte.
Au final, l’expert-comptable se demande : « où va-t-on après que l’État supporte la somme de 3,2 milliards de dinars de dépenses ? ».
Jihen Mkehli