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Mais quelle chance pour Chedly Bouallègue d’annuler ledit fonds illégal ?
Enfin, nous assistons à une réaction du gouverneur de Tunis, Chedly Bouallègue, théoriquement seul capable d’entreprendre une action contre la création du fonds de zakat par Fethi Laâyouni, président de la municipalité du Kram.
Auteur de nombreuses frasques sous le règne de la Troïka et auteur de plusieurs procès, tous perdus contre tout ce qui a trait à l’émancipation de la femme et un des ennemis acharnés contre les libertés individuelles, Fethi Laâyouni s’est tristement illustré, par don refus de conclure le contrat de mariage d’une femme tunisienne musulmane avec un mari non musulman.
En effet, Laâyouni tenait à appliquer la chariâa (et encore le cas se discute à partir de ce point de vue) et faisait fi de nos lois civiques, dans le sens où il considère la municipalité du Kram comme étant sa propriété privée et comme étant « la maison de son père », comme on dit, et qu’il y trône en maître absolu et incontesté.
Bref, depuis le temps que Laâyouni criait haut et fort qu’il a décidé de créer ledit fonds, personne n’a bougé. Et le seul responsable, sensé apte à agir contre cette décision d’une manière concrète et efficace, en l’occurrence le gouverneur de Tunis, s’est illustré par son silence total.
Puis, tout d’un coup il s’est rappelé qu’il devait réagir, mais après que le fonds ait été inauguré en grande pompe permettant à Laâyouni de marquer un point important et de se pavaner en criant « victoire ».
Chedly Bouallègue n’a bougé que le jour même de l’inauguration en affirmant qu’il va porter l’affaire devant le Tribunal administratif. En attendant qu’il joigne le geste à la parole, Chedly Bouallègue est tenu de s’expliquer sur le retard observé avant d’engager ses poursuites alors que Laâyouni semble avoir mis l’Etat devant le fait accompli. Il révèle, aujourd’hui, qu’il avait adressé une correspondance à Laâyouni depuis le mois de février dernier, mais restée sans suite.
Bien entendu, il était beaucoup plus facile d’empêcher la mise sur pied d’un tel fonds que de l’annuler, d’où la nécessité absolue pour le gouverneur de Tunis de fournir les motifs de son inaction. En effet, puisqu’il est conscient et convaincu de l’illégalité de l’initiative de Laâyouni, pourquoi l’a t-l laisse faire et agi après coup ?
Noureddine H.