TUNIS – UNIVERSNEWS Aram Belhadj, docteur en sciences économiques, enseignant-chercheur et expert consultant, est revenu aujourd’hui sur le Programme national des réformes publié le 4 juin 2022, et ce, sur les ondes de Shems FM. Ce programme comporte une soixantaine de slides faisant un état des lieux, rappelant l’impact des crises provoquées par la propagation de la Covid-19 et par le conflit entre la Russie et l’Ukraine et citant les principaux axes de réformes.
Aram Belhadj a salué les efforts du gouvernement dans l’élaboration de ce programme, mais il a évoqué la difficulté de son application et de sa mise en œuvre, affirmant que la possibilité de l’appliquer est tributaire d’un certain degré de transparence et d’entente.
Il a en ce sens précisé : « Nous ne pourrons pas appliquer un programme de ce genre en l’absence des conditions garantissant sa réussite, à savoir la stabilité macroéconomique et l’engagement des Tunisiens et l’adhésion à ce programme. Reste à savoir est-ce que le Tunisien est capable de supporter encore des augmentations des prix ? ».
Et d’ajouter que selon l’INS, l’inflation a augmenté en moi de mai pour se situer à 7,8% contre 7,5% en avril. il s’agit, selon ses dires, d’une tendance haussière qui se poursuivra dans le futur.
En outre, Dr. Belhadj a annoncé : « Le gouvernement Bouden avait opté au début pour une approche basée sur la transparence. Ensuite, un grand flou s’est installé lors des négociations techniques avec le FMI et il n’y a pas eu plusieurs informations à ce sujet. Par la suite, ce document a été publié, au moment où une entente concernant les grands axes et les réformes nécessaires s’avère indispensable…Y a-t-il une entente ? Y a-t-il eu une consultation autour des réformes ? Je ne crois pas en cela, et pour preuve la position de l’UGTT qui a démontré l’absence de concomitance entre les visions ».
Dans le même sillage, il a évoqué la divergence des avis entre le gouvernement et la centrale syndicale autour de la masse salariale et des entreprises publiques. Il a, ainsi, estimé que le FMI était conscient de cela et que les suspensions des programmes précédents résultaient de cette divergence.