TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – Evoquant le principe d’autonomie et de la nécessité de compter sur nous-même, pour financer le trésor public à la lumière de l’inexistence de solution avec le Fonds monétaire international (FMI), l’économiste Aram Belhaj a déclaré que ce concept nécessite de définir ses connotations et ses conséquences pour être clair.
L’autonomie s’accompagnera d’une pression fiscale accrue, en pesant sur la classe moyenne (le segment supérieur), en épuisant les liquidités financières, en obligeant les institutions bancaires à acheter des bons du Trésor en quantités énormes, à cibler l’épargne nationale et à la diriger vers le budget de l’État, et cela en proposant de nombreux prêts hypothécaires à des taux d’intérêt attractifs et en exploitant davantage les réserves en s’appuyant sur les banques locales pour accorder des prêts en devises fortes au profit de l’Etat…
Dans le même contexte, il a souligné que le scénario de recours à la Banque Centrale pour la pousser vers le financement direct du budget existe et n’est pas exclu.
Les questions qui se posent donc sont : Comment les investissements seront-ils financés ? Peut-on encore parler de renaissance économique, étant donné que la ressource la plus importante du trésor public est le financement bancaire interne ??!!
Jihed Azour : « Impératif d’engager des réformes pour stimuler la croissance »
Pour sa part, Jihed Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale du Fonds Monétaire International (FMI) a souligné que la Tunisie a enregistré des signes d’amélioration sur le plan économique, mais le taux de croissance demeure faible, nécessitant des réformes structurelles.
Il a expliqué que la situation économique en Tunisie a enregistré des signes d’amélioration, notamment, au niveau du commerce extérieur et de l’agriculture aux alentours de 1,6% en 2024 et 2025, selon les prévisions du FMI publiées mardi dans son rapport « perspectives de l’économie internationale ». Il s’agit du niveau le plus faible enregistré parmi les pays Arabes à l’égard de l’Egypte 4,1%, la Mauritanie 4,2%, le Maroc 3,6% et l’Algérie 3%, en 2025.
Le gouvernement tunisien, a-t-il ajouté, est parvenu, dans une large mesure, à prendre certaines mesures liées aux dépenses publiques. Mais il faut dire que l’économie nationale doit profiter des autres réformes structurelles qui contribuent à stimuler l’investissement et offrir plus d’emplois, vu que le fonds prévoit un taux de chômage de plus de 16,4% en 2024.
Il est impératif d’engager des réformes susceptibles d’élever le niveau de la croissance, d’alléger les charges sur les banques publiques et d’élargir le champ du financement, outre le parachèvement de la résolution du problème de l’inflation, tout en donnant au secteur privé une plus grande opportunité pour contribuer au renforcement des assises de l’économie tunisienne, à travers la restructuration des entreprises publiques