Dans un post facebook, l’Avocat d’affaires et membre du bureau exécutif national de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), Aslan Berjeb, a tiré la sonnette d’alarme devant « des portes fermées et un silence lourd d’une administration tunisienne muette ».
Aslan Berjeb a annoncé qu’une « Société étrangère faisant partie d’un groupe leader mondial du nautisme, présente en Tunisie depuis 2014, produisant à El Haouaria des catamarans de luxe à une cadence de 4 unités par semaine destinés exclusivement à l’exportation aux 4 coins de la planète. Il s’agit des catamarans made in Tunisia fabriqués par des mains tunisiennes pour naviguer sur les côtes australiennes, néo-zélandaises, aux Antilles, en Nouvelle Calédonie et sur la côte pacifique américaine. Une fierté pour la Tunisie ».
Néanmoins, « notre triste réalité fait que depuis plus de deux semaines, cette société est tout simplement empêchée de procéder à l’exportation de ses catamarans. Interdiction qui n’a jamais été notifiée par écrit et encore moins motivée par les autorités. Du fait de ce blocage incompréhensible, aujourd’hui huit catamarans sont en attente d’exportation dans le port de Sidi Daoud, 20 autres au niveau du parc de l’usine en attente de mise à l’eau et 9 autres en chaine de montage, devant sortir dans les prochains jours (1 tous les 2 jours). Tous ces catamarans sont finis en attente de la livraison comme de la vulgaire marchandise n’ayant pas trouvé preneur…»
Production en arrêt et 250 employés en chômage technique !!!
Par conséquent, « la production doit être arrêtée à défaut de place pour les stationner. Ainsi, les 250 employés de ladite société seraient mis en chômage technique dans l’attente que les autorités sollicitées daignent donner une explication, une réponse, une solution ».
Face à cette situation chaotique, Aslan Berjeb a affirmé : « Nous avons contacté toutes les autorités concernées, et envoyé des courriers extrêmement urgents à tous les niveaux de l’administration tunisienne. Mais jusqu’à l’heure actuelle, ni réaction, ni même message de mise en attente !!! ».
En effet, et de par les dégâts incommensurables et innombrables d’une telle décision à l’échelle micro économique de la société, la conséquence la plus significative, selon M. Berjeb est que « cette société a obtenu début 2021, une attestation de dépôt de déclaration d’investissement pour la réalisation d’un nouveau projet d’intérêt national pour un montant total de 22 millions d’euros, et ce, pour la réalisation d’un complexe industriel intégré de fabrication de catamarans conçus et fabriqués entièrement en Tunisie, l’expérience tunisienne ayant été jugée réussie jusque-là. Pour parachever les procédures nécessaires pour la réalisation de ce nouveau projet, le président du Groupe était en vise en Tunisie en de cette semaine et n’a réussi à rencontrer aucun responsable malgré des demandes d’audiences transmises bien à l’avance. Ce qui poussé les dirigeants à renoncer définitivement à ce projet d’intérêt national ».
« Sommes-nous sûrs de vouloir attirer l’investissement et redonner confiance aux acteurs économiques ? »
Face à cette nonchalance des autorités tunisiennes concernées, Aslan Berjeb a préconisé de maintenir et rassurer les quelques téméraires, qui sont encore là et qui y croient encore afin d’attirer l’investissement et de redonner confiance aux divers acteurs économiques. Il faut redorer l’image de la Tunisie, qui est considérée un pays où règne l’instabilité législative et réglementaire, l’arbitraire et où, en définitive, les investisseurs ne sont pas les bienvenus ».
En conclusion, Aslan Berjeb a indiqué : « Je n’ose pas imaginer que nos responsables continueront à regarder cette hémorragie sans réagir et sans administrer un traitement de choc sur le patient Tunisie, en mort cérébrale…Ne dit-on pas que la Tunisie est le pays de tous les miracles, protégé par ses sains et ses marabouts ? Prions pour qu’ils continuent à le faire » …
Imen Zine