
Chose promise, chose due. L’administration de Donald Trump, comme l’avait promis le président américain, a rendu publiques les dernières archives du gouvernement relatives à la mort du président John F. Kennedy, abattu en 1963… Malheureusement, tous les documents dévoilés ne montrent pas comment a été organisé le meurtre, ni qui est, véritablement, l’auteur réel.
L’assassinat a fait l’objet de tous les fantasmes, et des millions de pages de documents relatifs à cet événement majeur de l’histoire des États-Unis avaient déjà été publiées au cours des dernières décennies. Ces quelques milliers d’autres avaient été interdits de publication par la CIA et le FBI, qui invoquaient des raisons de sécurité nationale.
Si ces documents non déclassifiés suscitaient un certain nombre d’attentes, force est de constater, à l’arrivée, qu’ils ne contiennent que peu d’informations fracassantes. Ils évoquent néanmoins un certain nombre de sujets et de protagonistes liées à cette affaire qui a secoué l’Amérique, et notamment du rôle de la CIA à l’époque.
John Fitzgerald Kennedy et la CIA
Cette information était de nature publique, mais les documents révélés rappellent les relations parfois tumultueuses entre le président américain et la CIA. Les opérations secrètes, bien que souvent approuvées par la Maison-Blanche, ont parfois échappé à son contrôle direct, ce qui a créé des tensions entre l’administration Kennedy et la CIA.
Il est notamment évoqué l’échec de la baie des Cochons. Kennedy, qui avait approuvé l’opération, a été critiqué pour son manque de soutien militaire direct. Après cet échec, il a exprimé sa méfiance envers la CIA et a limogé le directeur de l’agence, Allen Dulles. « Après la baie des Cochons, Kennedy a déclaré qu’il voulait “éclater la CIA en mille morceaux et les disperser au vent” », est-il souligné.
L’opération Mangoose, approuvée par Kennedy après l’échec de l’invasion de la baie des Cochons, est également citée. Elle visait à déstabiliser le régime de Fidel Castro par des sabotages, des infiltrations et des tentatives d’assassinat.
Un fichier mentionne que Kennedy a encouragé le recrutement de Cubains pour des opérations militaires contre Castro. Cependant, les exilés cubains se sont plaints du manque de soutien concret: « Le président a proposé le recrutement de Cubains dans différentes unités de l’armée pour les former et les utiliser au moment opportun. »
Les actions de la CIA
Les documents soulignent les opérations intensives menées par l’agence contre le régime de Fidel Castro, avec des méthodes controversées. Ils rappellent la collaboration de la CIA avec des figures de la mafia, comme Johnny Roselli, dans l’objectif d’éliminer le dirigeant cubain. Les fichiers rapportent les efforts pour infiltrer des réseaux cubains et collecter des renseignements sur les installations militaires et les activités soviétiques à Cuba.
« Rafael Rinaldo Diaz Veira, pharmacien et copropriétaire d’une clinique de tests médicaux à Pinar del Rio, a été recruté et formé avant de retourner à Cuba. La CIA prévoyait de créer un nouveau réseau de collecte centré sur cet agent dans la profession médicale », est-il spécifié. « Federico Gaspar Salvador Rodriguez, dentiste de Camaguey, a été recruté et formé avant de retourner à Cuba. Il sera utilisé comme lien de communication pour le réseau AMTAUP », est-il également évoqué.
Des efforts étaient faits pour recruter des marins cubains et des diplomates en poste à l’étranger, ainsi que pour infiltrer des agents illégalement à Cuba. Un document nomme un groupe à La Havane, dirigé par un frère de Diaz Lanz (chef de l’armée de l’air révolutionnaire de Cuba sous Fidel Castro), qui cherchait à obtenir des pistolets avec silencieux pour des assassinats politiques. Un autre détaille les activités d’un chef de guérilla dans la province de Las Villas, avec peu de ressources et des tentatives infructueuses pour obtenir de l’aide extérieure.
Lee Harvey Oswald
L’unique suspect de l’assassinat de Kennedy est mentionné dans plusieurs fichiers. Cet ancien Marine a déserté les États-Unis pour s’installer en Union soviétique en 1959. Pendant son séjour en URSS, Oswald a été surveillé de près par le KGB, qui a conclu qu’il n’était pas un agent contrôlé.
Un fichier note : « Nikonov [ancien haut responsable soviétique lié au KGB, NDLR] a examiné cinq volumes épais de dossiers sur Oswald et a conclu qu’il n’était à aucun moment un agent contrôlé par le KGB. […] Le dossier reflétait également qu’Oswald était un mauvais tireur lorsqu’il s’entraînait au tir en URSS. »
«D’après la description d’Oswald dans les dossiers, Nikonov doutait que quiconque puisse contrôler Oswald. […] Le KGB l’a surveillé de près et constamment pendant son séjour en URSS», est-il encore évoqué. Oswald a été autorisé à revenir aux États-Unis en 1962, malgré son statut de déserteur. « Abram Chayes, conseiller juridique du Département d’État, et Llewellyn Thompson, ambassadeur en Russie, étaient responsables de permettre à Oswald de revenir aux États-Unis», est-il précisé.
Oswald est comparé à Bruce Frederick Davis, un autre déserteur américain qui a vécu en URSS avant de revenir aux États-Unis.