TUNIS – UNIVERSNEWS – Le respect de soi commence par celui du pays qu’on est en train de servir. Il fut un temps où les cadres de l’Etat ne se présentent jamais, sans costume-cravate, à chaque apparition. Malheureusement, avec la « révolution », tout le monde se croit tout permis, et, même, des gouverneurs oublient qu’ils doivent du respect au poste qu’ils occupent, en tant que premiers représentants de l’Etat, dans leurs régions.
Dans une atteinte claire et éhontée au prestige de l’État, l’un des gouverneurs rend visite au président de la Fédération tunisienne de football, dans son bureau. Peu importe le poids politique du président de la Fédération, qui a grandi grâce au soutien de Ghannouchi, dans la décennie qui a suivi la « révolution », ou les raisons qui ont poussé ce gouverneur se rendre dans son bureau, cela n’empêche pas de qualifier cette visite de scandaleuse en raison de l’abus et de la violation flagrante du prestige de l’État.
Le gouverneur est le représentant du président de la République dans sa région par la force de la loi, et jusqu’à présent, il est le symbole le plus important de l’État et de l’administration décentralisée, alors qu’est-ce qui a changé ?
Le comportement de certains gouverneurs nous renvoie forcément au problème des nominations, après la chute de Ben Ali, lorsque le casier judiciaire bien garni est devenu la condition pour l’obtention de ce poste et donc les réalisations sont similaires à l’école « coranique » de Régab, ainsi que les soupçons de corruption et la mentalité de l’État comme le veut le gourou d’Ennahdha, Rached Ghannouchi.
En tout état de cause, le cheminement vers la restauration de l’État-patrie, tel qu’envisagé par Rousseau et Montesquieu, peut sembler difficile à la lumière de la montée en puissance des élèves de l’École du « Peuple veut », incarnée par le gouverneur de Ben Arous, dit le gouverneur des « salafistes » et des déclarations agressives, et celui de Bizerte, qui s’affiche sur des photos en chemise, à la manière de Kaïs Saïed.
La Tunisie aurait, peut-être, besoin d’une révolution législative et intellectuelle pour créer de la vie politique afin que le notion de « Dégage » ne menace pas éternellement l’administration tunisienne.