- Bilan provisoire : Entre 13 et 20 tués et plus de 50 blessés
- Mort de 12 soldats américains et 15 autres blessés
Au moins une explosion a eu lieu à proximité de l’aéroport de Kaboul, jeudi après-midi. Selon une source française à Europe 1, il s’agit d’un attentat-suicide, survenu à cinq jours de la fin des évacuations américaines depuis la capitale afghane. Entre 13 et 20 personnes sont mortes, et plus de 50 blessées.
Au moins une explosion s’est produite jeudi à proximité de l’aéroport de Kaboul, a indiqué le porte-parole du Pentagone John Kirby. « Nous pouvons confirmer une explosion à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul », a tweeté John Kirby, qui a ajouté ne pas avoir d’informations claires sur d’éventuelles victimes pour le moment. Selon les informations d’Europe 1, il s’agit d’un attentat-suicide, indique une source française. Emmanuel Macron a de son côté indiqué qu’il y avait eu « plusieurs explosions ». Entre 13 et 20 personnes sont mortes, avec plus de 50 blessés, selon les talibans.
Dénonçant un « attentat terroriste », le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a souligné que la priorité « reste d’évacuer autant de gens que possible ». La France a annoncé dans la foulée le rapatriement à Paris de son ambassadeur en Afghanistan, David Martinon, pour raisons de sécurité. Il se trouvait jusqu’ici à l’aéroport de Kaboul, où les forces occidentales supervisent les évacuations de milliers d’étrangers et d’Afghans depuis la prise de pouvoir soudaine des talibans le 15 août.
Poursite des évacuations
Soulignant que la situation restait « très risquée » à l’aéroport, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait encore évacuer « plusieurs centaines d’Afghans ». À Washington, le président américain Joe Biden est tenu informé des développements après les explosions, selon la Maison-Blanche.
A Londres, le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué dans l’après-midi une réunion interministérielle de crise. L’armée britannique participe elle aussi aux évacuations en cours à Kaboul, supervisées par les forces américaines.
Depuis la veille, les Américains et d’autres pays occidentaux avaient averti de la menace sérieuse d' »attentat terroriste » dans la zone de l’aéroport, à l’approche de la date butoir prévue pour le retrait des forces américaines d’Afghanistan, le 31 août, synonyme de départ des forces occidentales et de fin des évacuations en cours. Le président Biden avait déjà évoqué mardi la possibilité d’un attentat du groupe jihadiste État Islamique (EI), rival des talibans en Afghanistan ces dernières années.
Selon des sources militaires, l’une des explosions s’est produite à proximité d’Abbey Gate, l’un des trois points d’accès à l’aéroport où se pressent des milliers d’Afghans qui espèrent être évacués pour échapper au régime taliban. « C’était une énorme explosion, au milieu de la foule qui attendait devant une des portes de l’aéroport », où entrent des gens qui se font évacuer par les Occidentaux, a déclaré à l’AFP un témoin de la scène, Milad. « Quand les gens ont entendu l’explosion, ça a été la panique. Les talibans ont alors tiré en l’air pour disperser les gens qui attendaient devant la porte », a indiqué à l’AFP un autre témoin, qui a notamment vu « un homme courir avec un bébé blessé dans les bras ».
Quelques minutes plus tôt, le Pentagone avait démenti des informations selon lesquelles les évacuations d’Afghanistan pourraient, en raison de ces menaces, se terminer plus tôt que le 31 août. Le rythme des départs, qui n’avait cessé de s’accélérer ces derniers jours, avait commencé à ralentir depuis mercredi.
Selon un bilan de la Maison-Blanche jeudi matin, 13.400 personnes ont été évacuées au cours des 24 dernières heures (5.100 à bord de 17 avions militaires américains et 8.300 sur 74 avions de la coalition). Depuis le début du pont aérien le 14 août, et malgré une situation chaotique à l’aéroport provoqué par l’afflux de candidats au départ, les Etats-Unis ont contribué à l’évacuation d’environ 95.700 personnes.