- Entre Nadia Akacha et Taoufik Charfeddine, une bataille sans merci !
- Kaïs Saïed, pressé d’en finir avec son projet pyramidal, laisse faire et semble favoriser son homme de confiance à l’Intérieur
En ces temps où la chose publique est devenue le pain béni de tous les adeptes des réseaux sociaux, plus précisément Facebook, les querelles secouant, de temps à autres, le Palais présidentiel de Carthage sont restées, relativement, à l’abri des yeux et des oreilles indiscrètes des internautes.
Mais comme l’on s’y attendait, cette situation n’a pas perduré dans le sens où les langues ont commencé à se délier surtout avec la multiplicité des intervenants et leurs appartenances idéologiques ou claniques.
Il nous était arrivé de publier dans notre journal, Univers News, des exclusivités, avec grande précision, de ce qui se passait au Palais de Carthage, plus particulièrement à propos des diverses péripéties ayant entouré la nomination de Fakhfakh au poste de chef du gouvernement et des rapports très étroits et spéciaux entretenus par le chef de l’Etat avec Youssef Chahed.
Dans l’état actuel et en dépit du black-out hermétique imposé sur les arcanes du Palais d’où rien ne filtre, ce qui fait dire à certains, sous forme anecdotique, que l’énigmatique Ridha alias Mekki alias Chiheb alias Lenine ne serait pas étranger à ces pratiques.
Il faut dire que la personnalité de Ridha Lénine n’est pas la seule qui serait responsable de cette gestion communicative. On aura cité Nadia Akacha dont le nom revient de nouveau dans les diverses sphères et surtout à travers les pages qui n’en ratent pas une concernant ses activités, ses projets, ses ambitions…
Les blogueurs et autres administrateurs de pages lui prêtent mille et une histoires. Tout dépend d’où ils se placent. On aura mentionné « Badida » et « Ben Arfa ».
Mais comme on ne puise pas nos infos de la toile, des cercles crédibles et proches du Palais nous confirment l’existence de vrais tiraillements entre deux, voire trois groupes ou clans qui veulent, chacun d’eux, marquer des points cruciaux dans cette guerre, à la fois, féroce et délicate.
La dualité a lieu, désormais, entre deux factions classiques : celle des Sahéliens et les autres. La première est menée, comme on s’en doute, par Taoufik Charfeddine, puissant représentant des Sahéliens puisqu’il détient les rênes du « Bâtiment gris » tout en ayant le soutien, selon les mêmes sources, de la Première Dame de la Tunisie qui est également, originaire du Sahel.
Ce clan se trouverait consolidé par d’autres forces non moins influentes du Sahel. Résultat, un coup de filet jamais enregistré parmi les hauts cadres du ministère de l’Intérieur et de la Garde nationale. Parmi les cadres touchés, on signale, pêle-mêle, des khouenjiya notoires, des opportunistes, des membres de l’appareil sécuritaire parallèle et, même des cadres promus sur ordre de Kaïs Saïed En personne…
Ce qui prouve que le chef de l’Etat s’éloigne du dossier des services sécuritaires et accorderait une carte blanche à son ministre pour mener la barque sécuritaire en dépit de l’opposition de Nadia Akacha dont le « poulain » Ryadh Jrad, placé en tant que chroniqueur à Attessiâ TV, s’était permis de traiter la gestion du dossier d’Agareb comme étant « catastrophique ». En d’autres temps, cela signifiait un prélude à un limogeage du ministre.
Mais il n’en fut rien, le même ministre semble exercer une montée inexorable, sachant que selon les mêmes sources Nadia Akacha était en concurrence acharnée avec le même Taoufik Charfeddine pour le poste de Premier ministre. La question a été tranchée avec la nomination de Nejla Bouden, proche de l’épouse du président de la République. Autrement dit, une victoire indirecte pour le clan opposé à Mme Akacha.
La question qui se pose est la suivante : Nadia Akacha qui semble être devenue un personnage encombrant, parvient malgré tout à se maintenir à son poste. Quel en est le secret ? Enigme.
En tout état de cause, les mêmes sources assurent que le Chef de l’Etat, pour le moment, ne veut nullement s’occuper d’un tel casse-tête chinois tout en faisant comprendre qu’il est, plutôt, pressé, par la mise en place de son projet politique à propos du referendum pour une structuration politique par la base et pour la mise en place des « sociétés citoyennes » afin de prouver au peuple qu’il a réalisé un objectif qu’aucun autre président n’a réussi avant lui.
Entretemps, les Tunisiens auront gagné un pari de taille à avoir le « balayage » des khouenjiya des rouages du département de l’Intérieur et des services de la sécurité. C’est ce qu’on appelle atteindre d’une seule pierre deux coups. Un vrai coup de maître. Voulu et calculé ou non ? Peu importe, c’est le résultat qui compte. Et le résultat est bien là !…
Noureddine HLAOUI