TUNIS – UNIVERSNEWS – Après 66 ans d’indépendance, l’agriculture tunisienne souffre toujours de l’absence d’une stratégie cohérente et pérenne en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire. Cette défectuosité, les tunisiens en ressentent dramatiquement l’impact lors des crises, guerres, pandémies….
Le maillon qui manque le plus c’est l’inexistence dans le pays d’une industrie semencière. Et comme on dit, dans le monde agricole, « un pays qui ne produit pas ses propres semences est un pays qui va à la dérive ».
L’anarchie qui prévaut dans ce secteur et la dépendance des importations en la matière ont pour désavantage de rendre les coûts plus élevés pour nos agriculteurs-éleveurs et de générer des tensions au niveau des prix (spéculation, fluctuations, instabilité…).
Pourtant, le ministère de l’agriculture est un département bien structuré pour remédier à cette situation. Il engrange de beaucoup d’établissements supérieurs de formation et d’instituts de recherche. Seulement les résultats des travaux de recherche sont rarement valorisés, c’est du moins ce que disent les chercheurs. A l’origine de cette tare, il n’y pas de réelle volonté politique pour développer l’industrie semencière dans le pays.
Pour preuve, la culture du Colza et sa transformation par des privés n’a commencé qu’en 2015. L’intérêt de cette plante est multiple. On peut en extraire une huile de qualité et valoriser le résidu riche en protéines dans l’alimentation animale.
Par l’effet de l’incompétence des dirigeants qui se sont succédé à la tête de ce département, rien ou presque n’a été fait pour structurer le secteur des semences.
C’est sous la pression des crises, de l’avènement du réchauffement climatique et du réseau des semenciers paysans qu’on a commencé, ces derniers temps, à réfléchir sur les moyens de mettre en place une stratégie pour développer des semences locales et une industrie semencière.
Les pistes à explorer, à cette fin, consistent à sensibiliser les agriculteurs aux enjeux de produire leurs propres semences, à vulgariser à leur intention les nouvelles techniques et cultures adaptées au réchauffement climatique et à les faire bénéficier des résultats des travaux de recherche d’application et de développement entrepris au plan local.
Brahim