• Par analogie, Rached Ghannouchi mérite, lui aussi, d’être assigné à résidence surveillée
• C’est le moment ou jamais de mettre à nu la « pieuvre terroriste », ses ramifications et ses bailleurs de fonds
• Même avec du retard, le ministère de l’Intérieur vient de montrer la voie. Il faut transformer l’essai avant qu’il ne soit trop tard
L’opinion publique en Tunisie attendait avec grande curiosité la sortie du ministre de l’Intérieur pour donner la version officielle et détaillée sur l’arrestation du vice-président d’Ennahdha, Noureddine Bhri et de Fathi Beldi, ancien haut cadre du département de l’Intérieur, et de leur assignation à la résidence surveillée.
C’est donc trois jours après ladite arrestation qu’une conférence de presse ou plutôt une déclaration ou un exposé – a été organisée par Taoufik Charfeddine.
Il faut avouer, comme le dit l’adage : « Mieux vaut tard que jamais » ou encore « il n’est jamais trop tard pour bien faire »…
Or, que nous a dit le ministre de l’Intérieur?
Les deux personnalités arrêtées suite à leur implication, essentiellement, dans la remise de psasseports et de certificats de nationalité d’une manière illégale notamment à des étrangers, des Syriens dans le cas d’espèce et qui seraient en rapport avec des affaires de terrorisme.
« L’action de leur arrestation a été rendue accélérée et urgente suite à l’apparition de mouvements suspects, surtout que le parquet, auquel tous les documents et les procès verbaux ont été remis, n’a pas agi avec la célérité requise, d’où l’accélération des arrestations.
Bien entendu, le ministre a démenti toutes les allégations des dirigeants nahdhaouis qui ont voulu exploiter l’affaire des opérations de propagande.
Voilà ce qui est des faits de ladite « conférence de presse » qui a donné lieu à de nombreuses réactions.
D’abord, les observateurs estiment qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’on ressorte des faits déjà connus et les gouvernants successifs après 2012 ont tout fait pour cacher pour les raisons que l’on sait.
Le dossier des passeports falsifiés ou « cousus main » avait été divulgué, mais sans suite. Celui du trafic des certificats de nationalités était archi-connu aussi. Des médias de la place ont déjà publié les péripéties des enquêtes dans ce sens.
On s’attendait, plutôt, à des révélations inédites qui auraient fait précipiter les événements. Quant aux informations concernant les éventuels beaux-parents du fils de Rached Ghannouchi ayant été parmi ceux bénéficiaires desdits certificats de nationalité, elles sont bonnes à rappeler au vu du poids des deux principaux personnages qui ne sont autres que les principaux bailleurs de fonds de la secte des frères musulmans.
D’autre part, les propos du ministre de l’Intérieur font ressortir clairement qu’il y a eu une très mauvaise coordination avec le département de la Justice, de qui dépend le parquet qui n’a pas tardé à apporter un démenti au ministre de l’Intérieur en rendant publiques toutes les données concernant sa réaction « avec célérité et dans les délais impartis » aux requêtes du département de l’Intérieur.
Il ne faut pas oublier que les deux ministres étaient ensemble au Palais de Carthage chez le président de la République, à peine quelques instants avant la « conférence de presse » !!!
Et tout état de cause, cette affaire de Noureddine Bhiri est venue à point nommé pour faire remuer, enfin, les divers dossiers des voyages de jeunes, de trafic des documents officiels au profit des personnes suspectes et présumées terroristes, de l’appareil sécuritaire, de la sécurité parallèle, des assassinats politiques et des associations servant de bailleurs de fonds aux mouvement terroristes.
Et dans ce cadre et avec la même logique, Rached Ghannouchi mérite, lui aussi, d’être assigné à résidence surveillée sans oublier que le réseau des frères musulmans appelé « union des savants musulmans » et que tous les nahdhaouis défendent bec et ongles doit être interdit en Tunisie avec la fermeture de ses locaux.
Nous pensons que le gouvernement vient de s’engager que la juste voie pour éradiquer les tentatcules terroristes chez nous et dont les ramifications sont en rapport étroit avec le mouvement islamiste tunisien qui survit grâce à l’aide de cette sorte de « pieuvre » qui le finance par le biais de ses associations dont le dossier doit être sérieusement ouvert. C’est le moment ou jamais !…
Noureddine HLAOUI