Le chef du gouvernement Youssef Chahed a regretté la décision de grève générale maintenue par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour demain jeudi 17 janvier 2019, affirmant que le gouvernement a fait de son mieux pour l’éviter.
« C’est une grève regrettable car elle aura un coût élevé, notamment face à la conjoncture économique à laquelle fait face le pays, et en raison des efforts du gouvernement pour parvenir à un accord en présentant de nouvelles propositions pour éviter la grève, améliorant le pouvoir d’achat des citoyens et tenant compte du budget de l’Etat et des moyens du pays », a souligné le chef du gouvernement dans une brève adresse au peuple tunisien diffusée ce soir du mercredi lors du journal télévisé d’El Wataniya 1.
Chahed a précisé que les augmentations proposées touchent les personnes actives et les retraités, affirmant que son gouvernement « se soucie que le fonctionnaire ait un revenu approprié compte tenu du fait qu’il constitue un maillon important de l’économie du pays et nous comptons sur lui pour son développement ».
Le chef du gouvernement a toutefois relevé que « si les augmentations ne sont pas accompagnées de l’essor économique elles ne peuvent atteindre leurs buts et le gouvernement s’est rendu compte que toutes les majorations accordées après la révolution en l’absence de croissance réelle n’ont pas eu d’impact sur les citoyens mais au contraire ont entraîné l’inflation, un surendettement, la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen, sans compter leurs répercussions sur le dinar et le taux d’intérêt dans le secteur bancaire ».
« Le pourquoi le gouvernement a assumé sa responsabilité en informant le partenaire social que le gouvernement n’est pas en mesure d’accorder (des augmentations) au dessus de ses moyens, mais nous avons proposé des majorations raisonnables tenant compte des moyens de l’Etat », a expliqué le chef du gouvernement.
« Nous aurions pu opter pour la solution de facilité en signant un accord sur les augmentations salariales quelque soit leur volume, en pensant que les prochains gouvernements en assumeront les retombées, mais c’est une démarche », a fait valoir Youssef Chahed.
Il a réaffirmé que l’UGTT reste un partenaire et le gouvernement poursuivra à le traiter sur cette base, « car nous sommes obligés de poursuivre les négociations pour trouver des solutions qui serviront les intérêts du pays ».
« Je suis convaincu que les divergences portent sur le point de vue de l’intérêt du pays selon chaque partie », a-t-il indiqué, affirmant que le droit à la grève est un droit constitutionnel garanti par le régime démocratique, un droit qu’il respecte et que le gouvernement se porte garant de son exercice dans le respect de la loi, de la sécurité des personnes, des biens et de l’ordre général.
Chahed a tenu à rassurer les Tunisiens, affirmant que « malgré la suspension d’une grande partie de leurs services jeudi en raison de la grève générale l’Etat garantira des services minimums au profit des citoyens ».
« La grève est une forme d’expression démocratique et toutes les questions sociales se résolvent par le dialogue et nous invitons de nouveau notre partenaire social au dialogue après la grève générale pour faire prévaloir l’intérêt national », a-t-il souligné.