TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT – MS) – La tricherie ou la fausse-copie est devenue un phénomène répandu au bac au cours de ces dernières années. Désorientés et mal préparés, certains élèves ne savent quelle attitude adopter pour un sujet d’examen. Ils passent à l’acte bien que le règlement interdit cette tricherie voire la sanctionne. Ce phénomène tend malheureusement à proliférer surtout lors du bac. Des élèves en difficultés et souvent bloqués trichent par manque de confiance en leurs capacités ou encore pour compenser une mauvaise préparation. Cette tricherie porte préjudice à ces élèves qui conçoivent cette pratique comme nécessaire pour avoir une bonne note. Le ministre de l’Éducation ne pardonnera pas ceux qui seront condamnés pour tricherie au baccalauréat.
805 cas ont été détectés en 2023, alors que 1.200 cas avaient été enregistrés lors de la session principale du baccalauréat de 2022. Défiant toute règle de bonne conduite, surveillant attentivement le mouvement du prof, ils se permettent d’utiliser une fausse copie ou simplement regarder la copie de son ami. Smartphones, appareils d’écoute permettant d’échanger ou de consulter des informations, calculatrices trafiquées. Tous les moyens sont bons pour tricher.
Des sanctions disciplinaires
Le ministère de l’éducation a déclaré la guerre à la fraude aux examens du baccalauréat. En Tunisie, les 665 centres d’examen seront équipés de dispositifs développés pour détecter et empêcher les tentatives de triche électronique en plus d’une campagne nationale de sensibilisation à la fraude aux examens lancée sur les médias (radio-télévision). Et que risquent les fraudeurs ? Un arrêté du ministère de l’Éducation en date du 21 mars 2017, modifiant l’arrêté du 24 avril 2008 relatif au régime de l’examen du baccalauréat, prévoit pour les cas de fraude, de tentative de fraude ou de mauvaise conduite une interdiction de s’inscrire à l’examen pour une période allant de 1 à 3 ans et l’exclusion des établissements éducatifs publics. Si la fraude ou la tentative de fraude s’accompagne d’une mauvaise conduite, l’interdiction de s’inscrire à l’examen passe de 2 à 5 ans.
Un phénomène social
Comment expliquer la prolifération de ces méthodes de tricherie ? Le coach Lilia Besbès, explique que «la triche ne cesse d’augmenter dans nos écoles. Nous sommes dans une société de performance, de réussite sociale, de chamboulement des valeurs. Les parents sont imprégnés de cette culture. Le spectre du chômage nourrit leur angoisse. Pour l’éloigner, ces parents misent tout sur les études de leurs enfants. Ils exercent une très grande pression sur leurs enfants avec un manque de reconnaissance. Les parents font des plans pour la vie de cet enfant : ils le veulent le plus beau, le plus intelligent. Alors ils ont tendance à tout miser sur les enfants. Cette peur peut amener les enfants à recourir à des pratiques malsaines telles que tricher aux examens pour faire plaisir à leurs enfants. D’autres élèves ayant une faible estime de soi trichent parce qu’ils ne se sentent pas prêts. Ils ont passé une grande partie de leurs études à tricher. Ce qui fait que chaque examen devient une pression assez lourde sur leurs dos. Avec l’utilisation courante d’Internet, les élèves ont davantage d’opportunités de plagier des documents ou de frauder lors des épreuves sur table. Les outils numériques se substituent aux formes traditionnelles de tricherie que sont l’antisèche ou la calculatrice».
La fraude est un grand délit. Les sanctions sont déjà lourdes. Le plus important c’est que nos jeunes retrouvent confiance en nous. Pour cela ils doivent adopter de saines habitudes avec moins de pression et de concurrence