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Des signes de réticence en termes d’investissements en 2025 en Tunisie, avec une légère baisse des échanges commerciaux vers la France et l’Afrique
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42% des entreprises ont enregistré une amélioration de leur chiffre d’affaires, alors que 31% enregistrent une baisse en 2024 contre 29% en 2023
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Estimations plus prudentes pour le nouvel exercice avec 39% des entreprises qui envisagent une augmentation de leurs investissements, contre 44% en 2024
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Dans les secteurs de la mécanique, de l’électrique et de l’électronique, 52% des entreprises anticipent une stabilité de leurs investissements, tandis que 34% prévoient une amélioration et 14% une baisse
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Stabilité dans les relations commerciales avec la France et légère tendance à l’optimisme, malgré les incertitudes économiques mondiales
TUNIS – UNIVERSNEWS La Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF) a organisé, jeudi 30 janvier 2025, une conférence de presse, durant laquelle Mohamed Louzir, secrétaire général de la Chambre a présenté les résultats du baromètre économique 2024 ainsi que les prévisions de l’année 2025 sous l’intitulé « Impact de la conjoncture économique sur les performances des entreprises Tuniso-françaises ».
Il s’agit des résultats recueillis dans le cadre de l’enquête lancée par la Chambre au dernier trimestre de 2024, en vue de comprendre les tendances clés affectant les entreprises tunisiennes et françaises. 243 chefs d’entreprises ont répondu à cette enquête menée pendant 6 semaines, soit du 30 octobre 2024 au 12 décembre 2024.
Lors de cet événement, Mohamed Louzir a mis en lumière la résilience des entreprises tunisiennes et françaises, malgré le contexte économique, social et politique contrasté. Ainsi, selon lui, des signes de réticence en termes d’investissements en 2025 en Tunisie, avec une légère baisse des échanges commerciaux vers la France et l’Afrique. 42% des entreprises ont enregistré une amélioration de leur chiffre d’affaires, marquant toutefois une légère baisse de 5 points par rapport à 2023, où ce taux atteignait 47%, alors que 31% des entreprises enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires en 2024, contre 29% en2023.
Louzir n’a pas manqué d’exprimer des inquiétudes par rapport à de nombreux facteurs ayant impacté les entreprises, à savoir la pression fiscale (94%) qui demeure le plus élevé en Afrique, mais aussi la situation économique (90%) et les formalités administratives (85%). A cela s’ajoute l’inflation (84%), la liberté d’investissement (82%) et la situation sociale (82%).
Des performances en deçà des attentes
En termes de projections en 2025, 58% des entreprises envisagent une amélioration de leur chiffre d’affaires, contre 56% en 2024 alors que 31% prévoient une stagnation de leur chiffre d’affaires. 11% des entreprises envisagent une baisse de leur chiffre d’affaires. Les performances enregistrées en 2024 sont, néanmoins, inférieures aux attentes exprimées lors de la précédente enquête avec un écart de l’ordre de 14% étant donné que la baisse du chiffre d’affaires concerne 31%des entreprises en 2024, soit le double des attentes.
Les estimations pour le nouvel exercice s’avèrent notamment plus prudentes. 39% des entreprises envisagent une augmentation de leurs investissements, contre 44% en 2024. 40% envisagent des investissements stables, contre29% en2024, soit +11%.
S’agissant des prévisions des investissements dans l’industrie en 2025, une stabilité globale attendue en industrie. 67% des entreprises opérant dans le textile s’attendent à une amélioration de leurs investissements en Tunisie. Seules 22% prévoient une baisse, tandis que11% s’attendent à une stabilité. Dans les secteurs de la mécanique, de l’électrique et de l’électronique, 52% des entreprises anticipent une stabilité de leurs investissements, tandis que 34% prévoient une amélioration et 14% une baisse.
Seules 18% des entreprises de tourisme et santé estiment une amélioration
L’enquête a en outre montré que 82% des entreprises opérant dans le tourisme et santé, prévoient une stabilité de leurs investissements en Tunisie. Seules 18% estiment une amélioration de leurs investissements, oscillant entre 5% et 20%. Pour le commerce, 41% des entreprises prévoient une stabilité tandis que 36% s’attendent à une amélioration de leurs investissements en Tunisie à l’horizon 2025. 23% des entreprises prévoient une baisse. Un indicateur de prudence dans un environnement économique complexe.
Par rapport aux échanges commerciaux avec la France en 2025, 41% estiment une amélioration en 2025, un chiffre stable par rapport à 2024. 11% des répondants anticipent une baisse de leurs échanges avec la France, contre 15% en 2024. 33% prévoient une stabilité en 2025, contre 31% l’an précédent. Ces données suggèrent une stabilité dans les relations commerciales, avec une légère tendance à l’optimisme, malgré les incertitudes économiques mondiales.
Une stabilité entre le bilan et les prévisions
Concernant les échanges commerciaux avec la France, une stabilité est constatée entre le bilan de 2024 et les prévisions de 2025, avec 41% des entreprises estimant une amélioration, contre 42% l’an précédent, et 33% prévoyant une stagnation, contre 31% l’an précédent. La baisse attendue est globalement marginale au niveau de l’ensemble des secteurs d’activité. Ces résultats positifs, bien que prudents, confirment de nouveau, la dynamique ardente dans les relations économiques bilatérales entre la Tunisie et la France, sachant que cette dernière demeure le 1er partenaire commercial de notre pays en occupant près du quart des exportations. Cependant, les chefs d’entreprises semblent plus prudents par rapport aux échanges commerciaux avec l’Afrique en 2025, en enregistrant un ralentissement en termes de perspectives d’amélioration.
Par rapport à la perception de l’environnement des affaires en 2024, 38% des entreprises qualifient de stable l’environnement économique en 2024, contre 24% en2023.
L’environnement social en 2024 est évalué de stable pour 56% des entreprises, contre 45% en 2023. Quant à l’environnement politique, une stabilité est également perçue pour 47% des entreprises en 2024 contre 32% en 2023.