TUNIS – UNIVERSNEWS – Un monument du basket-ball tunisien est en péril. Le sort d’Ezzahra Sports s’avère plus qu’incertain après le forfait à domicile. En cas de disparition du club, une part de l’histoire et de la mémoire du basket-ball zahrois s’évanouirait sous nos yeux. Ezzahra est en difficulté par faute de candidats pour renouveler son bureau et qui se font cruellement attendre…
Outeil Aouij, ex-joueur d’Ezzahra et entraineur, tire la sonnette d’alarme à propos de la situation difficile de la section de basket-ball et clame que les jeunes risquent de se retrouver sans responsables et staff technique. Cette situation n’est pas propre à Ezzahra, certaines équipes évoluant en première et deuxième division traversent l’une des pires crises financières de leur histoire. De plus en plus de clubs ne parviennent plus à s’acquitter de leurs dettes.
Aouij ne mâche pas ses mots : «Ezzahra a eu durant les quatre dernières années les meilleurs joueurs du pays et se retrouve aujourd’hui sans joueurs et sans bureau directeur. Les temps sont durs à Ezzahra. Une situation anormale pour un club qui a connu les sommets et qui peine depuis plusieurs semaines à remonter la pente. Une équipe comme Ezzahra, pour moi, se doit de jouer le haut du tableau. J’ai été formé là-bas, quand j’ai commencé à jouer, c’était ça, il y avait cette mentalité de gagner tous les matches. Aujourd’hui, la machine s’est arrêtée faute de moyens et d’absence de responsables. Mais c’est vrai que ça me désole un peu de voir cette équipe déclarer forfait à domicile. Elle a carburé avec les meilleurs joueurs du pays. Aujourd’hui, ces stars ont quitté le club qui se retrouve incapable de payer des hauts salaires. Personne ne veut prendre les destinées du club. Cette crise met en exergue les limites d’un ‘‘modèle’’ dépendant des transferts et qui exige un budget colossal de 1 à 2 millions de dinars par an. Il serait dommage qu’un club à l’histoire et au passé aussi riche disparaisse définitivement de la carte du basket-ball tunisien.
Pour Aouij, « la recette serait de parier sur des talents émergents sortis du centre de formation et les valoriser. Ezzahra doit miser sur la formation des jeunes. Nous attendons une réaction de tous les Zahrois. Il est temps de nous unir autour de ce glorieux club qui a enfanté Njah, Housseïni, Jribi, Sghaïer et d’autres. Le moment est venu pour les Banlieusards de se rassembler autour du club et de privilégier l’intérêt général. Ezzahra mérite mieux que ce qu’il endure actuellement. Alors moi je n’ai qu’une chose à dire, sauvons ensemble notre club. Et Ezzahra vivra !», a conclu Aouij.
N.S.