- Le budget de compensation estimé dans le PLF 2024 à 7,086 Milliards de dinars, va dépasser les estimations, si le dollar et le prix du pétrole augmentent
- Un dollar additionnel dans le prix moyen du baril de pétrole va coûter 144 millions DT au budget de subvention en Tunisie
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Enneïfer a indiqué, dans une déclaration, ce mardi 31 octobre 2023 à Universnews, qu’une éventuelle augmentation des prix du pétrole à l’échelle mondiale aura un impact négatif sur le budget de l’Etat tunisien pour l’année 2024, élaboré sur une hypothèse d’un prix du baril de pétrole de 81 dollars qui est, selon lui, la moyenne des prix des achats tunisiens durant toute l’année.
En effet, la Banque Mondiale a publié hier un rapport présumant que le prix du baril de Brent risque de s’envoler au-delà des 150 dollars.
Enneïfer a, dans le même contexte, indiqué que cette hausse va impacter très mal le budget tunisien, avant d’estimer qu’un dollar additionnel dans le prix moyen du baril de pétrole va coûter 144 millions DT au budget de subvention.
Et de rappeler à ce propos que le budget tunisien est également élaboré sur la base de la stabilité du taux de change du dinar tunisien, vis-à-vis du dollar, et chaque additionnel dans le coût de change va coûter 57 millions DT au budget tunisien. Cela veut dire, selon lui, que si le dollar augmente par rapport au dinar tunisien et le prix du baril augmentera aussi au-delà de 81 dollars, le budget de compensation estimé dans le PLF 2024 à 7,086 Milliards de dinars, va dépasser les estimations, et encore une fois l’Etat tunisien se trouvera obligé de réviser à la baisse ses dépenses en matière de gestion et d’investissement public pour compenser la facture de la subvention qui sera certainement plus chère que prévue, selon ses dires.
En effet, les prix du pétrole et du gaz pourraient s’envoler en cas d’extension du conflit à Israël/Palestine. Dans un scénario extrême, la Banque Mondiale voit le prix du baril de Brent s’envoler au-delà des 150 dollars.
Dans son dernier rapport cité par les Echos, sur le marché des matières premières, l’institution détaille les possibles effets du conflit au Proche-Orient. Pour le moment, ceux-ci sont limités. Beaucoup plus que lors des précédents épisodes de violence dans la région.
« Les conditions actuelles du marché diffèrent sensiblement de celles qui entouraient les chocs pétroliers précédents, pour plusieurs raisons : l’économie mondiale est aujourd’hui moins dépendante du pétrole, la base de fournisseurs de pétrole est plus diversifiée, plusieurs pays ont des stocks stratégiques, les marchés à terme aident à couvrir les prix et l’Agence Internationale de l’Energie contribue à formuler des réponses aux chocs », a encore précisé le rapport de la BM.
B.B.R.