TUNIS – UNIVERSNEWS – Les tensions sont croissantes entre l’Italie et l’Europe sur la question sensible de la migration, alors que plusieurs navires d’ONG étrangères, avec des centaines de migrants à leurs bords, attendent toujours de pouvoir accoster. L’Europe demande à l’Italie de faire preuve de solidarité, mais le gouvernement italien de Giorgia Meloni s’insurge contre les règles de l’UE et exige la redistribution directe et sans équivoque des demandeurs d’asile à d’autres États membres.
Des centaines de migrants ont déjà débarqué en Sicile ces derniers jours, transportés par deux navires humanitaires : « Humanity 1 » et « Geo Barents ». 89 migrants ont aussi débarqué en Calabre à bord du navire allemand « Rise Above », pour être mis en « lieu sûr » par le ministère de l’Intérieur.
Les bateaux affrétés par des ONG en Méditerranée ne peuvent en aucun cas être repoussés dans les eaux internationales, ont déclaré des experts en migration à EURACTIV, démentant l’affirmation employée par le gouvernement italien.
L’« Ocean Viking », navire de l’ONG SOS Méditerranée, fait route vers la France, seul pays d’Europe à s’être rendu disponible pour accueillir « une partie » des 234 passagers migrants, après plusieurs jours de silence. Il apparaît donc que la France fera une sélection, tout comme l’Italie, des migrants à accueillir.
La France adresse toutefois un reproche à l’Italie, coupable d’un « comportement inacceptable » et d’une attitude « contraire au droit de la mer et à l’esprit de solidarité européenne », a indiqué une source gouvernementale française.
« Nous sommes très heureux si quelqu’un [la France] commence à prendre une certaine responsabilité, en la partageant avec l’Italie. Le fardeau de l’immigration clandestine, puisque nous sommes le pays le plus exposé, nous a en fait été délégué au fil des ans », a conclu le ministre Francesco Lollobrigida.
La France va accueillir «à titre exceptionnel» l’Ocean Viking qui se rendra à Toulon vendredi, a annoncé Gérald Darmanin, ce jeudi 10 novembre. Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’un tiers de ses passagers seraient «relocalisés» en France. L’accueil de ce bateau faisait depuis plusieurs jours l’objet d’un bras de fer entre Paris et Rome.
À ce titre, Gérald Darmanin a dénoncé «le choix incompréhensible» de l’Italie. En réaction à ce «comportement inacceptable», l’accueil en France de 3500 réfugiés actuellement en Italie a été suspendu.