- « Je ne signerai plus la prorogation de l’état d’urgence ! »
- « Pour l’appareil secret, il faut parvenir aux conclusions quelle qu’elles soient… »
- « Je ne pense pas que le gouvernement veuille clore le dossier de l’école de Regueb de cette manière »
La réunion du Conseil de sécurité nationale, présidée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, s’est tenue, comme prévu, ce matin du lundi 11 mars 2019 au Palais de Carthage en présence de la ministre de la Santé par intérim, Sonia Ben Cheikh.
La réunion a été marquée, d’entrée, par un clash adressé par BCE à Youssef Chahed en révélant que le Conseil devait se réunir, la semaine passée, mais a été reporté à ce jour à cause d’un engagement ailleurs du chef du gouvernement.
Ceci a provoqué une riposte du patron de La Kasbah affirmant « qu’il en a été informé la veille et que normalement il devait être prévenu quinze jours auparavant ». Et la réplique de Béji Caïd n’a pas tardé sous forme ironique : « Pourquoi pas…il faut vous informer un mois à l’avance ! ».
Et d’enchaîner : « Quand il y a des imprévus, on peut tout changer comme agenda. Cette question des bébés décédés n’était pas prévue et nous n’avons pas hésité à la programmer ? Et je tiens à profiter de cette occasion pour saluer et exprimer ma considération au ministre de la Santé qui, sentant qu’il a une responsabilité quelconque, a préféré démissionner.
Je suis persuadé que la continuité de l’Etat exige que certains vont, d’autres viennent dans le sens où la Tunisie est la patrie de tous, et j’espère que mes propos sont bien compris, sinon je peux les répéter.
La réunion a été ensuite axée sur trois points principaux. Tout d’abord, la question de l’état d’urgence qui ne peut plus durer indéfiniment par la procédure de décret. C’est une formule anticonstitutionnelle vieille depuis 1978.
BCE prévient, ainsi, en substance :«Le projet de loi est prêt et il a été approuvé par le Conseil des ministres, mais il croupit dans les tiroirs de l’Assemblée des représentants du peuple. Donc, je préviens les députés et le président de l’ARP que s’ils ne traitent cette affaire dans les plus brefs délais, je ne marcherai plus dans la même formule de décret et je ne prorogerai plus l’état d’urgence qui expire début avril prochain… »
Passant, ensuite, à l’affaire de l’appareil sécuritaire secret, le président de la République a précisé qu’il est temps de la trancher. Le Conseil avait déjà pris en main cette question, mais a tenu, tout de même à laisser la justice faire son travail. Or, les choses semblent traîner en longueur et les médias soulèvent les polémiques.
L’affaire touche de très près la sécurité nationale et la justice semble avoir pris le dossier en charge, mais sans plus, ce qui entraîne des critiques et des tiraillements quant à l’attitude des tribunaux, d’où la nécessité absolue de trancher quelque soient les conclusions auxquelles cela va aboutir.
Ce fut ensuite au tour du dossier de l’école dite coranique de Regueb d’être évoque par BCE qui assure qu’il s’agit d’une affaire de la plus haute gravité et qui menace la sécurité nationale car il s’agit de tout un projet de lavage des cerveaux des petits enfants.
Après avoir indiqué que le directeur de cette école a été condamné à un an de prison, mais non pas pour les faits graves qui lui sont reprochés, car sur le fond du problème, rien n’a été fait ou du moins c’est la perception qu’on en a. Et il n’est pas admis que cette affaire se termine ainsi.
Et de dire en substance : « Je ne pense pas que le gouvernement veuille clore le dossier de cette manière. Et sans vouloir m’immiscer dans le déroulement de la justice, je tiens à dire qu’il est impératif de traiter cette question avec tout le sérieux et la célérité nécessaires ».
Concernant, enfin, le drame de La Rabta, le chef de l’Etat a estimé que la nouvelle ministre a pris les choses en main et a tout dit lors de sa conférence de presse dans l’attente du parachèvement de l’enquête ouverte à cet effet.