
Tunis, UNIVERSNEWS (Justice) – Parmi les personnes condamnées dans le cadre du procès dit de « complot contre la sécurité intérieure de l’Etat » en Tunisie, figure un seul étranger et pas des moindres, surtout en raison des rôles qu’il a joué au Maghreb et au Moyen Orient, afin de déstabiliser certains pays arabes et, en particulier, en Libye.
Bernard-Henri Lévy a été condamné par contumace à 33 ans de prison en Tunisie pour «complot» contre l’État et le président Kaïs Saïed. Il est accusé d’avoir diffusé une idéologie dite «maçonnique» par l’intermédiaire d’organisations caritatives et de personnalités tunisiennes, d’avoir œuvré à une normalisation des relations entre la Tunisie et Israël, et d’être lié au Mossad, le service de renseignement israélien. Le juge d’instruction a jugé les éléments à charge suffisants pour ouvrir des poursuites.
Implication dans de nombreux sujets politiques
On pourrait s’interroger sur ce que fait un « homme de lettre », juif d’origine algérienne, dans ces bourbiers politiques… mais, l’histoire a démontré qu’il est partout là où on sème le grabuge dans le monde arabo-musulman.
Bernard-Henri Lévy, souvent désigné par ses initiales BHL, né le 5 novembre 1948 à Béni Saf (Algérie française), est un écrivain, philosophe, cinéaste, homme d’affaires et chroniqueur français.
À partir de la parution de son premier essai, La Barbarie à visage humain en 1977, il est une figure influente de la scène politique et médiatique française, à travers son implication dans de nombreux sujets politiques.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la judaïté, l’identité, le sionisme, les intégrismes religieux, l’art, l’antisémitisme, l’esprit baudelairien, dont il se réclame, les États-Unis et l’intervention militaire de 2011 en Libye, lors de laquelle il apparaît comme une figure active prééminente sur la scène internationale, tout comme lors des guerres de Yougoslavie et l’intervention russe en Ukraine.
Personnage controversé, il fait l’objet de très nombreuses critiques et a été huit fois la cible d’actions d’entartage depuis 1985.
Il conteste également la « rumeur » du blocus humanitaire de Gaza.
Lors de la guerre de Gaza de 2008-2009, BHL se rend en Israël, publiant le récit de son voyage dans le JDD. Dans cet article, il constate que la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005 et soumise depuis à un blocus humanitaire, est devenue non l’embryon de l’État palestinien tant espéré, mais « une base militaire avancée ». Il accuse la désinformation du « village médiatique planétaire ». Il conteste également la « rumeur » du blocus humanitaire, blocus pourtant confirmé par des organismes internationaux. Mais surtout il témoigne du réel désir de paix de responsables israéliens et palestiniens en particulier Ehud Olmert et Moustafa Barghouti. Ce témoignage sera qualifié par Acrimed de « tract de propagande ». Le 7 juin 2010, dans un article du journal Libération, il déclare que « Mein Kampf est un best-seller en Turquie » et défend l’attaque israélienne du 31 mai 2010 contre des navires transportant de l’aide humanitaire vers Gaza.
En septembre 2021, il est débouté de son recours contre le média Blast. L’essayiste réclamait la suppression d’un article selon lequel le Qatar lui aurait versé 9,1 millions d’euros pour promouvoir la guerre en Libye.
Déstabilisation de la Libye
L’intellectuel Jean-François Kahn condamnera par la suite sévèrement le rôle joué par BHL dans la crise libyenne. Il affirme notamment que : « BHL nous a entraînés dans la guerre en Libye dont nous payons aujourd’hui les conséquences, notamment au Mali. Nous attendons toujours son autocritique ».
Le 31 octobre 2014, Bernard-Henri Lévy se retrouve bloqué plus de quatre heures à l’aéroport de Tunis-Carthage en raison d’une manifestation contre sa venue. Plusieurs dizaines de Tunisiens sont venus l’accueillir à sa descente d’avion aux cris de « BHL Dégage ! » et « Non aux intérêts sionistes en Tunisie. » Les manifestants lui reprochent son intervention en Libye qui aurait semé le chaos dans la région et son soutien inconditionnel à Israël ; ils l’accusent de « haine contre les Arabes et les musulmans »
Le 12 avril 2024, dans une enquête clôturée en Tunisie, Bernard-Henri Lévy est accusé d’avoir intercédé pour empêcher la production de phosphate en Tunisie au profit d’autres pays de la région. On lui reproche également d’avoir propagé l’idéologie « maçonnique » par l’intermédiaire d’organisations caritatives et de personnalités tunisiennes inculpées dans le dossier, en plus d’œuvrer à la normalisation des relations entre la Tunisie et Israël et d’être « membre du Mossad », le service de renseignement israélien, le juge d’instruction estimant avoir des preuves suffisantes pour engager des poursuites.