L’affaire de la Banque Franco-Tunisienne (BFT), on en parle encore, 30 ans après son déclenchement. En effet, l’ancien propriétaire de ladite Banque, en l’occurrence ABC Investments, réclame à la Tunisie, des dédommagements exorbitants selon un verdict rendu par le CIRDI, Tribunal arbitral international qui vient de rejeter, en date du 13 juin 2019, la «demande de reconsidération » déposée par la Tunisie depuis le mois d’août 2018 et réitérée en janvier 2019, comme l’affirme « Maghreb Confidentiel ».
Ainsi et selon la même source, suite au rejet de la demande de reconsidération, la Tunisie se trouverait contrainte de débourser pas moins d’un milliard de dollars, soit près de trois milliards de dinars
Il est bon de rappeler qu’à la fin des années 1980, Abdelmajid Bouden avait intenté un procès au nom de l’ABCI dont il était le représentant contre la Banque centrale de Tunisie et la BFT dont il était le PDG.
Après avoir eu gain de cause, à l’époque au niveau du juge d’instruction, il a perdu l’affaire au niveau de la Chambre des mises en accusation près la Cour d’Appel de Tunis, présidée à l’époque par le le célèbre juge, Béchir Kedous selon l’argumentation que M. Bouden était juge et parti puisqu’en représentant les deux parties en conflit, il avait fait privilégier une entreprise étrangères aux dépens d’une entreprise nationale.
Depuis, l’affaire a refait surface après la révolution, plu particulièrement lors du passage du tristement célèbre CPRiste harakiste Salim Ben Hmidane au ministère des Domaines de l’Etat qui est intervenu pour faire profiter Abdelmajid Bouden, gérant de l’ABCI, de l’amnistie générale, ce qui équivaut, au point de vue de l’accusation, à une reconnaissance des prétendus torts causés à ce dernier par l’Etat tunisien.
D’ailleurs, la Cour d’Appel de Tunis a décidé, en octobre 2018, de traduire Salim Ben Hemidane et un nombre d’employés, au pôle judiciaire financier de Tunis et ce pour avoir exploité son poste pour son propre bénéfice ou celui d’un autre individu, porté atteinte à l’État tunisien et violé les règles en vigueur dans l’affaire de la Banque Franco-Tunisienne.
A noter que l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mabrouk Kourchid, avait d’ailleurs, également, accusé le même Ben Hemidane, ministre dans les gouvernements de la Troïka, de trahison. « Sans la trahison, la Tunisie n’aurait jamais perdu ce procès de la BFT », avait-t-il expliqué en substance ;